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PROFOND, -ONDE, adj., adv. et subst.
Étymol. et Hist. I. A. 1. a) Fin xives. [ms.] «dont le fond est très loin de la surface (en parlant de l'eau)» (Nicole Oresme, Le Livre du Ciel et du Monde, 119, 6-8, ms. C d'apr. A. D. Menut et A.-J. Denomy ds Med. St. t.5, p.314); b) 1476 «dont le fond est très bas par rapport aux bords» profons fossez (Guillaume Leseur, Histoire de Gaston IV de Foix, II, 229 ds Fonds Barbier); c) 1580 «qui est loin au-dessous de la surface du sol» terres profondes (B. Palissy, Disc. adm., p.414 ds IGLF); 2. a) 1492 «qui pénètre très en avant» playes profondes (G. Tardif, Art de faulc., I, 124, Jullien ds Gdf. Compl.); b) 1559 «qui présente une grande longueur perpendiculairement au front (d'une troupe rangée)» (Amyot, César, 58 ds Littré); c) 1690 «qui présente une grande longueur perpendiculairement à la façade» (Fur.). B. Fig. 1. a) ca 1480 «qui va au fond des choses» (en parlant de l'esprit, de ses activités) (Mystère du Vieil Testament, 36196 ds IGLF); b) 1534 sciences profundes (Rabelais, Gargantua, Prol., éd. R. Calder et M. A. Screech, p.17); c) 1636 «qui pénètre fort avant dans la connaissance des choses» (Monet); 2. 1524-27 «qui est intense et durable» amour profonde (P. Gringore, Vie Ms. S. Loys, II, 3 ds IGLF); 3. 1668 «qui est extrême en son genre» ennui profond (La Fontaine, Fables, II, 14, éd. H. Regnier, t.1, p.171); 4. 1727 «qui est difficile à atteindre» (Ramsay, Les Voyages de Cyrus, t.2, p.172). C. P. anal. 1. a) 1535 en parlant de ce qui évoque la profondeur profondes tenebres (J. Calvin, Ep. au Roy, éd. Lefranc, XXXII ds Fonds Barbier); b) 1559 profond sommeil (Amyot, Caton d'Utique, 38 ds Littré); 2. 1548 p.ext. «qui descend très bas» profonde reverance (N. du Fail, Baliverneries, 193 ds IGLF); 3. id. «qui vient du fond (des poumons)» profonds soupirs (Id., ibid., p.148, ibid.). II. Adv. fin xiiies. [ms.] «profondément» (Menestrel de Reims, ch. 60, var. du ms. BN 24430, fo62a ds Gdf. Compl.). III. Subst. A. subst. masc. 1. 1529 «partie la plus profonde» (G. Tory, Champ Fleury, 34 rocité par P. Laurent ds Romania t.51, p.42: du profond de leur gouzier); 2. 1535 fig. le profond des cueurs (Marot, Epitre, 36, 51, éd. C. A. Mayer, 199); 3. 1552 «fond, profondeur» (Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, XX, 62); 4. 1628 «endroit profond dans un cours d'eau» (Arch. des notaires de Nevers, Minutes Taillandier ds Gdf.). B. Subst. fém. 1790 «poche» (Le Rat du Chatelet ds Sain. Sources arg. t.1, p.339). Réfection sous l'infl. du lat. profundus «profond, dense, épais» de l'a. fr. parfunt (1100, Roland, éd. J. Bédier, 1831) issu de profundus avec substitution de préf. Le fait que le par- de parfunt fut ressenti comme le préf. augm. «très» et -funt comme un adj. simple entraîna son élimination au profit de profond. On rencontre en a. prov. les formes preon et pregon (Levy Prov.), directement issues de profundus avec dissim. de la 1resyll. en e (v. FEW t.9, p.434b).