PRISE, subst. fém. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1165 « action de capturer un animal » ( Chrétien de Troyes, Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2755); b) 1580 être aux prises avec qqc. (ici la maladie) ( Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, 127); 1672 être aux prises avec qqn ( Molière, Femmes savantes, IV, 2); c) 1611 venir aux prises ( P. de Larivey, Constance, éd. Viollet le Duc, VI, 259); 1632 avoir prise « se quereller » ( Corneille, Galerie du Palais, I, 9); 1653 lâcher prise ( Vaugelas, Quin., L. 9 ds Rich.); 1668 en venir aux prises ( Molière, Amphitryon, III, 5); 1671 être aux prises « se battre avec » ( Pomey); 1687 mettre aux prises ( Dancourt, La Désolation des joueuses, éd. F. Sarcey, 54); 1842 prise de bec ( Balzac, Début vie, p. 354); 2. a) 1174-78 « confiscation, saisie » ( E. de Fougères, Livre des manières, éd. R. A. Lodge, 524); 1283 prise de cors ( Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, t. 2, p. 269); b) 1548 « action, façon de saisir le corps d'un adversaire dans la lutte » ( Noël du Fail, Baliverneries, éd. J. Assézat, 173); 1567 « endroit, moyen par lequel une chose, une personne peut être prise » ( J. Martin, Architecture, trad. de Vitruve, 83 v o); 1889 « endroit d'une paroi, d'un rocher où l'on peut se tenir » ( Levasseur, Les Alpes et les grandes ascensions ds Petiot 1982); c) 1614 donner prise ( Stoer); 1632 avoir prise sur ( Corneille, La Veufve, I, 8). B. 1. 1174-78 « action de s'emparer, de faire passer en son pouvoir » ( E. de Fougères, op. cit., 1324); 1160-74 « action de faire prisonnier » ( Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 1677); ca 1480 être de bonne prise ( Mistere Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 34768); 2. 1119 « proie » ( Philippe de Thaon, Comput, 1652 ds T.-L.); ca 1155 « ensemble des prisonniers » ( Wace, Brut, éd. I. Arnold, 14417); 1373 prinse « fait de capturer un bateau, le bateau capturé » ( Ordonnance de Charles V sur l'amirauté, II, pp. 10-12); 1681 de bonne prise « en parlant d'un navire capturé » ( Duquesne à Seigneloy, 10 juin ds Jal 1848). C. 1. 1690 prise des armes « insurrection » ( Fur.); 1834 prise d'armes « revue » ( Land.); 1680 prise d'habit ( Rich.); 1862 prise de voile ( Hugo, loc. cit.); 2. 1740 prise de tabac ( Ac.); 1866 prendre une prise « respirer une mauvaise odeur » ( Delvau, p. 320); 1938 cuis. « pincée » ( Mont.-Gottschalk); 3. a) 1897 prise de vues ( Le Progrès de Lyon, 27 juin ds Giraud 1956); 1930 prise de son ( Altman ds Le Monde, 31 mai, ibid.); b) 1904 automob. prise directe ( G. Patin d'Émery, Les Dégringoleurs de pantes, p. 32 ds Quem. DDL t. 18); 1934 prise directe techn. son ( A. Hoerée, R. musicale, déc., p. 54, ibid.); 1931 id. fig. ( Bernanos, Gde peur, p. 213); 1955 en prise directe sur ( Huyghe, loc. cit.); 1961 en prise directe avec ( La Vie du rail, 16 avr. ds Gilb. 1980); 4. a) 1395 prinse de la riviere « écluse au moyen de laquelle on retient une partie de l'eau d'une rivière pour la détourner » ( Voyage de Jerusalem du seigneur d'Anglure, LV ds T.-L.); 1600 prinse d'eau ( O. de Serres, Théâtre d'agriculture, p. 687); b) 1898 prise d'air ( Larchevêque, Fabric. industr. porcel., p. 64); c) 1902 prise de courant ( Turpain, Applic. prat. ondes électr., p. 196); 1924 prise de terre ( Coustet, T.S.F. prat., p. 54). D. 1. 1560 prise de possession « acte solennel par lequel on se met en possession d'une charge » ( Bonivard, Advis et Devis de la source de l'idolatrie, p. 59); 1599 prise à partie (terme de procédure) ( Les Coustumes du pays et Duché de Normandie, Table des matières); 2. 1918 prise de conscience ( Claparede ds Lal. 1968); 1957 prise en charge ( Guide assuré soc., p. 5); 3. 1952 prise de position ( Combat, 19-20 janv., p. 1, col. 5). E. 1614 « action de se coaguler » ( Stoer). Part. passé fém. subst. de prendre*.
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