PRÉTINTAILLE,(PRETINTAILLE, PRÉTINTAILLE) subst. fém.
Étymol. et Hist. 1702 (
Louise de Bossigny, c
tessed'Auneuil,
Nouvelles diverses du temps. La princesse de Pretintailles, Paris, Ribou. Pièce ds
Catal. des impr. de la Bibl. nat., t.5, p.538a);
1. 1705 nom donné à des combinaisons qui compliquent le jeu de l'hombre (
Le Jeu de l'Hombre..., avec les pertintailles, titre d'apr.
FEW t.13, 1, p.348b); 1718 (Le Père Du Cerceau ds
Mercure, mars, d'apr.
Trév. 1752);
2. a) 1707 «ornement découpé» ici, sur une tenture mortuaire (F.
Dancourt,
Diable boiteux, scène 14 ds
OEuvres, 4
eéd., Paris, Libraires associés, 1742, t.6, pp.184-185: Une tenture de velours, sans armoiries... N'y aurait il pas moyen d'égayer cela avec quelques petites
pretintailles? −Des
pretintailles, ma mie... ? Il ferait beau voir une tenture mortuaire en falbala!);
b) 1708 «
id.» mis sur une robe de femme (
Lesage,
Turcaret, V, 6 ds
Théâtre, éd. M. Bardon, Paris, Garnier, 1948, p.174);
3. av. 1732 empl. fig. (
Dacier,
Contre M. de La Motte ds
Trév. 1732: Ce sage critique va la dépouiller [la Muse d'Homère] de ses ornements simples... pour lui faire prendre nos
pretintailles, nos falbalas et nos écharpes). Étant donné le sens du mot relevé dans de nombreux dial. du domaine d'oïl: «collier de cheval garni de grelots» (
FEW t.13, 1, p.348b), une dér. de
tinter* semble très probable, le mot étant passé dans le vocab. de la mode pour désigner des falbalas.
Pré- est vraisemblement tiré de
prétendre*, prétentieux*, les ornements ayant pour but d'attirer les regards; la finale est faite du suff.
-aille* à valeur péj.;
FEW p.348b, note 14.