PRÉVALOIR, verbe
Étymol. et Hist. 1. Ca 1420 intrans. « avoir l'avantage, l'emporter, dominer » (
Robinet,
La Complaincte des bons Fr. ds
Œuvres de Robert Blondel, éd. A. Héron, t. 1, p. 58); 1531
prévaloir à (
Jean de Vignay,
Miroir historial, XXVII, 6 ds
Delb. Notes mss); 1669
prévaloir contre (
Bossuet,
Oraisons funèbres, éd. J. Truchet, p. 129); 1680
prévaloir sur (
La Rochefoucauld,
Réflexions diverses, X ds
Maximes, éd. J. Truchet, p. 202);
2. 1570
se prévaloir de « tirer parti de » (
M. de Castelnau,
Mém., 148 ds
Littré); 1647 «
id. » « tirer avantage de » (
Corneille,
Héraclius, II, 2); 1690 « tirer vanité et avantage de » (
Fur.). Empr. au lat.
praevalere « valoir plus, l'emporter sur ».
Le Bidois Délire 1970, p. 270 signale l'emploi de
prévaloir au
xxes., au sens de « exister, se produire », et qu'il attribue à l'infl. de l'angl. de même orig.
to prevail empl. dans le sens affaibli de « se produire couramment, se répandre, être commun » (v.
NED) mais ce n'est peut-être qu'un phénomène parallèle à l'angl. (
cf. Las Cases,
Mémor. Ste Hélène, t. 1, p. 691 : Cependant une grande agitation prévalait dans toute la terre ferme, le mécontentement se propageait avec rapidité).