PORTÉE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. Fin
xiies.
portee «mesure pour les liquides» (
Prise Orange, éd. C.Régnier, 1632);
2. a) ca 1274 «action de porter (un enfant), gestation» (
Adenet Le Roi, Berte, éd. A. Henry, 3114);
b) 1286-1316 «enfant» (
Jean Maillart, Comte d'Anjou, éd. M.Roques, 3697);
c) ca 1320-30 «race, engeance» (
Watriquet de Couvin, Dits, éd. A.Scheler, p.79, 47);
d) mil.
xves. «ensemble des petits d'une femelle» (
Évangiles des Quenouilles, éd. P.Jannet, p. 148);
3. 1302 text. (
G.Espinas, Doc. rel. à la draperie de Valenciennes au Moyen Âge, p.183, 23 ds
De Poerck, t.2, p.158);
4. a) 1575 topogr. «mesure itinéraire de Bourgogne» (
Coutumes de Bourgogne ds
Coutumes générales, éd. 1604, t.1, p.860 ds
Gdf.: la lieue de Bourgongne contient cinquante
portees de longueur);
b) 1690 «longueur d'une chaîne d'arpenteur entre deux piquets» (
Fur.);
5. a) 1636 archit. «distance entre les points d'appui d'une pièce (poutre, voûte, etc.)» (
Monet);
b) 1690 «partie d'une pièce de construction qui porte sur un mur, un pilier, etc.» (
Fur.);
6. 1636 mus. (
Mersenne, Harmonie universelle, p.324: au commencement des
portées ou réglets);
7. 1676 plomb. (
Félibien, p.159);
8. 1681 mar. «charge d'un navire» (
Ordonnance, août ds
Littré);
9. 1765 horlog. et joaill. (
Encyclop. t.13, p.144b);
10. a) 1873 mécan. «surélévation, dans une pièce mécanique, servant d'appui ou de butée» (
J.O., 3févr., p.789 ds
Lar. Lang. fr.);
b) 1887 mécan. (
Herdner, Constr. et conduite locomot., t.1, p.164:
portées du boulon [d'articulation]); 1907 (
Périsse, Automob., p.313:
portées de roulement);
c) 1887 ch. de fer
portée de calage (
Herdner, op. cit., p.284);
11. 1873
portée d'une balance (
J.O., 1
ermars, p.1437 ds
Lar. Lang. fr.);
12. 1932 «distance entre deux poteaux télégraphiques» (
Lar. 20e).
B. 1. 1377 plur. vén. (
Gace de La Buigne, Deduis, éd. Å Blomqvist, 7920);
2. 1538 «aptitude à comprendre, capacités intellectuelles» (
Est., s.v. capio: Captus ... la capacité et
portée d'aucun);
3. a) 1543 «distance que peut atteindre un projectile» (
Marguerite de Navarre, Nouv. Lettres, éd. F.Génin, Paris, 1842, CXXXIV, p. 238:
Portée de canon);
b) 1690 p.anal. (
Fur.:
portée d'estre veuës ...
portée de nôtre oreille ...
portée de son bras);
4. a) 1585
hors la portée de (
N. Du Fail, Contes et discours d'Eutrapel, éd. J.Assézat, t.1, p.306: hors la
portee du canon); 1679
à portée (de) (
La Fontaine, Fables, IX, 8, 1: Jamais auprès des fous ne te mets à
portée);
b) 1672 fig.
à portée «accessible» (M
mede Sévigné, Corresp., 6avr., éd. R.Duchêne, t.1, p.471); 1690 fig.
hors de portée de (
Id., ibid., 13août, t.3, p.926);
5. 1585 «aptitude à avoir des effets, efficacité» (
Cholières, Matinées, IX, éd. E.Tricotel, p.319: selon la
portée de ses moyens); déb.
xviies. (
E.Pasquier, Recherches de la France, éd. 1665, p.465: la
portée de ce livre);
6. 1902 «distance à laquelle on peut recevoir les signaux d'une station radioélectrique» (
Turpain, Applic. prat. ondes électr., p.266: la
portée des ondes);
7. 1975 informat.
portée d'un identificateur (
Lar. encyclop. Suppl.). Part. passé fém. subst. de
porter1*.