PLUS, adv., prép., subst. masc. et particule nég.
Étymol. et Hist.I. Compar.
A. 1. fin
xes. «davantage» (
La Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 5: trenta tres anz et alques
plus); 1
remoit.
xiiies.
plus précédé d'un adv.
ancor plus (
Première Continuation de Perceval, éd. W. Roach, II, 2578);
2. ca 1050
plus avec un adj. «à un degré supérieur» (
Alexis, éd. Chr. Storey, 548);
ca 1135
plus avec un verbe (
Couronnement Louis, éd. Lepage, 898);
3. ca 1050
plus que (
Alexis, 58);
4. a) 1100
plus de devant un numéral «un nombre plus élevé» (
Roland, éd. J. Bédier, 13); 1668
plus d'un avec un subst. (
La Fontaine,
Fables, VII, 14, éd. H. Régnier, t.2, p.74);
b) fin
xiies.
plus de devant un subst. (
Lai Cor, 355 ds T.-L.);
5. ca 1170
plus ... plus (
Béroul,
Tristan, éd. E. Muret, 876);
6. loc. adv.
a) déb.
xiies.
ço que plus est (
Benoît,
Voyage St Brendan, 1770 ds T.-L.); 1461
et qui plus est (
Villon,
Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1394); 1643
bien plus (
Corneille, Polyeucte, IV, 6);
b) 1176-81
sanz plus (
Chrétien de Troyes,
Chevalier au Lyon, éd. M. Roques, 67);
ca 1350
sans plus avec un inf. (
Passion Nostre seigneur, éd. E. J. Gallagher, 443); 1694
sans plus de avec un subst. (
Ac.);
c) ca 1275
de plus en plus (
Adenet le Roi,
Enfances Ogier, éd. A. Henry, 3570);
d) 1530
tant et plus (
Palsgr., p.860b);
e) 1636
de plus (
Monet).
B. Empl. subst. 1530
le plus de tout «la plus grande quantité possible, le maximum» (
Palsgr., p.850b); 1588
le plus (
Montaigne,
Essais, I, 40, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, 253: celles [lettres] qui me coustent
le plus sont celles qui valent le moins).
C. 1. 1546
plus marquant une addition dans une série d'objets (
Rabelais,
Tiers Livre, 45, éd. M. A. Screech, p.303);
2. 1613 «signe de l'addition» (
Douot de Bar-
Leduc,
Les Elemens de la Géométrie d'Euclides Mégarien, 187 d'apr.
FEW t.9, p.102a).
II. 1. a) Ca 1050
ne ... plus «ne ... pas davantage» (
Alexis, 110); 1314 «ne ... pas plus longtemps» (
Henri de Mondeville, Chirurgie, I, 672 d'apr. Chr.
Marchello-
Nizia,
Hist. de la Lang. fr. aux 14eet 15es., p.249); 1202
i n'ia plus à avec verbe (
Renart, br. 18, 15656, éd. M. Roques);
b) id. ne ... plus ... que (
ibid., br. 19, 18669);
2. a) 1419
non plus que «pas plus que» (
Journal Bourgeois de Paris, éd. A. Tuetey, 128);
b) 1588
non plus (
Montaigne,
Essais, I, 23, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.122).
III. Superl.
1. adv.
a) ca 1050
plus placé devant un adj. (
Alexis, 624); 1100
plus placé devant un adv. (
Roland, 1184);
id. plus placé devant un subst. (
ibid., 1818);
b) id. des plus «parmi les plus» (
ibid., 24);
c) 1450-61
plus suivi d'une prop. rel. au subj. (
Pathelin, éd. R. T. Holbrook, 416: La
plus rebelle villenaille, qui soit);
d) 1590
plus suivi d'une prop. rel. (
Montaigne,
Essais, I, 31, 212);
2. nom.
a) ca 1050 «le plus grand nombre, la majorité» (
Alexis, 564);
ca 1140
le plus de (
Geffrei Gaimar,
Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 1447);
b) loc. adv.
ca 1195
au plus «au maximum» (
Ambroise,
Guerre sainte, 1620 ds T.-L.); 1538
tout au plus (
Est.);
3. 1461
le plus que avec un subst. (
Villon,
op. cit., 849: mon
plus que pere); 1558
le plus que avec un adj. (
St Gelays, II, 80 ds
IGLF:
le plus que grand Charles, duc d'Orléans). Du lat.
plus «une plus grande quantité; davantage»;
plus accompagnant un adj. a tendu, de bonne heure, comme
magis, à remplacer le compar. et dans ce sens
plus, soutenu par
minus avec lequel il faisait couple, a concurrencé
magis, et même s'est substitué à lui.