PLANER2, verbe intrans.
Étymol. et Hist.A. 1. Fin
xiiies. «baisser le haut du corps sur l'encolure du cheval» (
Adam de La Halle,
C'est du roi de Sézile ds
OEuvres, éd. E. de Coussemaker, p.289) −1554 (
Amyot ds
Gdf.);
2. 1377 «se soutenir en l'air, ailes étendues, sans mouvement apparent (d'un oiseau)» (
Gace de la Buigne,
Deduis, 2308 ds T.-L.); p.ext. «flotter en l'air»
a) 1783 (L.-S.
Mercier,
Tabl. Paris, t.6, p.138: De gros nuages noirs [...]
planoient sur la cité);
b) 1848 d'un aérostat (
Chateaubr.,
Mém., t.2, p.434).
B. Au fig.
1. 1769 «dominer de très haut par la pensée, l'art, etc.» (A.-M.
Lemierre,
La Peinture, p.253);
2. 1770 «voir de haut, dominer du regard» (J.-J.
Rousseau,
Les Confessions, L. XII ds
OEuvres, éd. B. Gagnebin, R. Osmont, M. Raymond, t.1, p.642);
3. 1778 «être dans le monde de l'imagination, de la pensée, loin du réel» (
Id.,
Les Rêveries du promeneur solitaire, 7
epromen., p.106).
C. id. [fin
xviiies. «être suspendu d'une manière menaçante» (
B. de St-
Pierre ds
Besch.)]; 1813 (
Jouy,
Hermite, t.3, p.334: [d'un tableau représentant Mars]: En effet, qui pourrait reconnaître le fils de Jupiter [...] à ces formes équivoques qui font
planer sur le dieu des combats le plus ridicule des soupçons!). Dér. de
plain*; dés.
-er.