PIVOT, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1174-78 fig. (
Étienne De Fougères, Manières, éd. R. A. Lodge, 1116: N'ont sain de pilete en lor pot Në en lor branle de
pivot); 1338 technol. (
Compte d'Oudart de Laigny, A.N. KK 3
a, f
o166 r
ods
Gdf. Compl.); 1752 milit. (
Trév.:
Pivot, en termes de guerre, se dit d'un Sergent qui fait le pivot avec sa hallebarde, afin que les rangs y tournent sans perdre de terrein);
2. 1651 bot. (
Bonnefons, Le Jardinier françois, p.26). Prob. dér. d'un mot simple non att. en fr.,
cf. cependant, malgré la différence de voyelle (
-i- par délabialisation du
-ü- devant labiale,
FEW t.9, p.511b, note 4 et
Guir. Lex. fr. Étymol. obsc.), l'ang.
pue «dent de peigne de tisserand, de herse» (
Verr.-
On.), l'a. prov.
pua «dent de peigne» déb.
xiiies. (
Crois. Albig. 8334 ds
Levy Prov.) att. auj. sous la forme
pivo, puo (
Mistral), l'esp.
pua «pointe» 1475 (ds
Al.), d'orig. incertaine, sans doute d'une forme italique *
pŭga apparentée à
pungere «piquer» (
REW36810,
FEW t.9, p.511b; v. aussi
Cor.-
Pasc.). Il n'est pas nécessaire de rapprocher
pivot de
pive «cône du sapin» 1611 (
Cotgr.), surtout att. dans les régions proches de la Haute Italie (v.
FEW t.8, p.551b) et issu de *
pipa «flûte» se rattachant au lat.
pīpare (v.
Bl.-W.
1-5), ni même de la famille de
pūpa «petite fille» (
Nigra ds
Archivio glottologico italiano, t.14, pp.359-360) et de son doublet roman *
pŭppa «
id.», ayant toutes deux développé p.ext. le sens de «mamelon» (
Guir., loc. cit.).