PETIT-MAÎTRE, subst. masc.,PETITE-MAÎTRESSE, subst. fém.
Étymol. et Hist. a) 1605 «diable, démon» (
Le Loyer,
Hist. des Spectres, VIII, 5 ds
Hug.);
b) av. 1614
petit maistre «expression employée par le connétable de Montmorency pour désigner le roi» (
Brantôme,
OEuvres, éd. L. Lalanne, t.3, p.296); 1651
les petits maistres «les familiers du prince de Condé» (Nouvelles de Paris du 1
erjuillet, Archives des Affaires Étrangères, fonds «France», vol. 875, f
o318 v
o-319 r
ods
Marivaux,
Le Petit Maître corrigé, éd. Fr. Deloffre, p.12-13, note 5);
c) 1686 «jeune élégant à la mise recherchée, à l'allure maniérée et prétentieuse» (
Baron,
L'Homme à bonnes fortunes, I, 12); 1695
petite maîtresse «femme qui se donne un air avantageux» (
Mongin,
Les Promenades de Paris, I, 2 ds
Gherardi,
Théâtre italien, t.6, p.108 [les deux éléments de l'expr. doivent peut-être être lus séparément]); 1704 fém.
petit-maître (
Trév.); 1719
petite-maîtresse (
Van Effen,
Les Petits-Maîtres ds
Marivaux,
op. cit., p.17); 1746 (
La Morlière,
Angola, p.XXIII). Comp. de
petit* et de
maître*. L'orig. du mot doit peut-être être recherchée dans l'expr. appellative
mon petit maître, var. iron., affectueuse ou badine de
mon maître (
cf. 1585 «mon pauvre petit tesmoin, mon mignon, mon petit maistre, que je suis aise t'avoir trouvé...»
N. Du Fail,
Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t.2, p.149;
Trév. 1704 mentionne: «On dit ironiquement et par mépris, mon petit Monsieur (...) On dit aussi mon petit maître, mon petit mignon...»).