PAS2, subst. masc.
Étymol. et Hist.A. 1. «Mouvement que fait un être pour avancer»
a) en fonction de la vitesse fin
xes. loc. conj.
en pas que «aussitôt que» (
Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 397), attest. en a. fr.,
cf. T.-L.;
ca 1100 empl. adv.
sun petit pas «lentement» littér. «[par] son petit pas» (
Roland, éd. J. Bédier, 2227); fin
xiies.
del pas «aussitôt, sans tarder» (
Raoul de Cambrai, éd. P. Meyer et A. Longnon, 1367); 1548
de ce pas (
Du Fail,
Baliverneries, éd. J. Assézat, t.1, p.196);
b) en gén.
ca 1180
pas pur pas «un pas après l'autre» (
Marie de France,
Fables, éd. K. Warnke, 68, 27); mil.
xves.
pas à pas (
Charles d'Orléans,
Rondeaux, éd. P. Champion, CXX, 9, 359);
ca 1200
conter ses pas «avancer d'une manière hésitante» (
Escoufle, 3367 ds T.-L.); 1507-08 (
Eloy D'Amerval,
Livre de la Deablerie, éd. Ch.-Fr. Ward, 214b: Je suis trop clerc en ce
pas-la); 1585
pas de clerc «fausse démarche» (
Du Fail,
Contes et discours d'Eutrapel, t.2, p.173); 1530
faulx pas «pas dans lequel on glisse» (
Jean de L'Espine,
Prénostication de Maistre Albert de Songecreux, éd. P. Lacroix, 53, V); 1606 fig. (
Nicot: On dit aussi par metaphore
faire un faulx pas, pour faire une faute); 1540
marcher le premier pas «avancer d'un pas» (
Nicolas Herberay des Essars,
Amadis de Gaule, éd. H. Vaganay, 1
erlivre, 5); 1630
faire le pas devant «précéder» (
Malherbe,
Trad. du Traité des bienfaits de Sénèque ds
OEuvres, éd. L. Lalanne, t.2, p.91); 1651
céder le pas «donner la préséance» (Th.
Corn.,
Amour à la mode, IV, 5 ds
Livet Molière);
2. 1160-74 «trace, empreinte» (
Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, III, 10539);
3. 1380 «longueur approximative d'un pas» (20 juin,
Escript Fastret de Tiels, chir., St-Brice, A. Tournai ds
Gdf. Compl.).
B. Ca 1100 «façon de se déplacer» (
Roland, 2857);
1. ca 1196 «allure du cheval la plus lente» (
Jean Bodel,
Saxons, éd. F. Menzel et E. Stengel, XVII, 388, p.44);
2. 1480 danse (
Coquillart,
Droits nouveaux, éd. M. J. Freeman, 1498);
3. 1755 milit. (Ordonnance du 6 mai d'apr.
Encyclop. t.12).
C. 1. a) 1160-74 «sentier, passage difficile» (
Wace,
op. cit., 2718); 1176-81
mal pas «id.» (
Chrétien de Troyes,
Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 4116);
xiiies. [date ms.] fig.
maveis pas (
Renart, éd. E. Martin, VI, 1436);
fin xiiies.
passer el pas de la mort «trépasser» (
Hist. anc., éd. P. Meyer ds
Romania t.14, p.54, 64); mil.
xves.
passer le pas «id.» (
Jean Régnier,
Fortunes et adversitez, éd. E. Droz, p.217, 90);
b) ca 1250 «passage qu'un chevalier s'engage à défendre» (
Melion, éd. P. M. O'Hara Tobin, vers 129);
ca 1330
pas d'armes (
Girart de Roussillon, 4 ds T.-L.);
c) ca 1330 «passage, entrée» (
Guillaume de Digulleville, éd. J. J. Sturzinger, 760: au roy l'entree et le
pas de sa maison deffendi fort); 1579 (
Larivey,
Les Esprits, IV, 3 ds
Anc. Théâtre fr., t.5, p.269: sur le
pas de l'huys de sa maison);
d) fin
xives. (
Froissart,
Chron., éd. S. Luce, I, § 52: leur estoient clos li
pas de terre et de mer); 1530 «détroit» (
Palsgr., p.653b); 1559 «défilé» (
Amyot,
Thém., 16 ds
Littré: Le
pas des Thermopyles);
2. [
ca 1180 «marche de départ d'un escalier?» (
Proverbe au vilain, éd. A. Tobler, 224c)]; 1340 «marche d'escalier» (
Actes normands de la chambre des comptes, éd. L. Delisle, p.255).
3. technol. 1369 «ouverture de la chaîne dans un métier à tisser, pour donner passage au fil» (ds
Ordonnances des rois de France, t.5, p.193); 1676
pas de vis (
Félibien). Du lat.
passus «pas», «empreinte» et «mesure de longueur», propr. «écartement des jambes», subst. de
passus part. passé de
pandere «étendre, déployer» d'où «ouvrir en écartant».