PARER2, verbe
Étymol. et Hist. A. Réfl.
1. ca 1470
se parer de «se justifier de» (
G. Chastellain,
Chron. ds
OEuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t.3, 340), seulement ds Chastellain;
2. 1543 «se protéger au moyen de» (
N. Herberay des Essars,
Amadis [trad. de l'esp.], IV, 33 ds
Hug.: il [Amadis]
se para de son escu);
3. 1578 «se protéger contre» (
R. Belleau,
Petites Inventions, A sa maistresse ds
OEuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.1, p.117).
B. Trans. dir.
1. ca 1470
parer (qqn) «(le) justifier» (
G. Chastellain,
Chron. ds
OEuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t.5, p.457), attest. isolée;
2. 1588
parer un coup «l'éviter» ici au fig. (
Montaigne,
Essais, L. III, chap. 10, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, t.2, p.1015);
3. 1604
parer (qqn) de (qqc.) «l'en protéger» (
Montchrestien,
La Cartaginoise, II, p.126 ds
Hug.);
4. 1641 mar.
parer la tempête ici au fig. (
Corneille,
Pompée, I, 1 ds
OEuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.4, p.31).
C. Trans. indir. 1540
parer aux coups (N.
Herberay des Essars,
Le Premier Livre d'Amadis de Gaule [trad. de l'esp.], éd. H. Vaganay, p.322).
D. Intrans.
a) 1578 «éviter (une attaque) en se déplaçant rapidement» (
R. Belleau,
Odes d'Anacréon ds
OEuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.1, p.16);
b) 1690 escr. (
Fur.). Empr., malgré la légère différence des dates, à l'ital.
parare, att. au sens de «se défendre (contre les coups)» dep. début
xvies. (
L'Arioste ds
Tomm.-
Bell.), d'abord «préparer, orner, etc.», de même orig. que
parer1* (v. entre autres
Bl.-
W.1-5,
EWFS1-2et
Hope, p.213), plutôt qu'à l'a. prov.
parar qui ne semble att. dans ce sens qu'une seule fois (
Blandin de Cornouailles ds
Romania t.2, p.188); Wartburg (
FEW t.7, p.638a, note 82) appuie cette dernière hyp. sur le fait que l'infl. de l'ital. sur le fr. n'était pas encore très importante à la fin du
xves., mais c'est un argument insuffisant: les rapports entre les deux pays s'intensifient dès le milieu de ce siècle.