OIGNON, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Bot.
ca 1190
unniun (
Gl. a. fr. ds T.-L.); mil.
xiiies.
oinun (
Gloss. Glasgow, 156b,
ibid.);
ca 1265
oingnun (
Voc. plantes, ms. Harley, 978, 139b,
ibid.); 1690
flûte à l'oignon (
Fur.); 1694
flûte d'oignon (
Corneille);
b) loc. 1551
vestu comme un oignon (anonyme,
Response de la dame au jeune fils de Paris, 50 ds
OEuvres de Cl. Marot, éd. G.Guiffrey, t. 3, p.679); 1595 [date d'éd.]
il y a de l'oignon «il y a quelque mauvaise affaire là-dessous» (
La Taille,
Singeries de la Ligue, p.25); 1802 (
Henrion,
Les Amours de la halle, 31 ds
Quem. DDL t. 15); 1611
se mettre en rang d'oignon «s'agréger à une compagnie où l'on n'a pas sa place» (
Cotgr.); 1690 (
Fur.: on dit qu'un homme
se met en rang d'oignons, quand il se place en un rang où il y a des gens de plus grande condition que luy); 1654
en rang d'oignons «rangées sur une même ligne (personnes)» (
Scarron,
Virgile travesti, livre 5 ds
OEuvres, éd. 1786, t. 4, p.310); 1855
aux petits oignons (Al.
Arnault et L.
Judicis,
Les Cosaques ds
Rigaud,
Dict. arg. mod., 1881); 1901
c'est pas mon oignon (
Bruant,
s.v. affaire); 1922
c'est pas tes oignons (
Tharaud,
Randonnée Samba Diouf, p.119); 1948
occupe-toi/mêle-toi de tes oignons (
Cendrars,
Bourlinguer, p.173 et p.216);
2. a) 1538 «racine bulbeuse de certaines plantes» (
Est.);
b) 1611
oignon du pied «éminence du gros orteil» (
Cotgr.); 1701
oignon «callosité douloureuse qui vient aux pieds» (
Fur.);
c) 1834 «montre» (chans. pop. ds
Esn.);
d) 1883
oignon brûlé «anus» (G.
Macé,
ibid.); 1890
oignon «
id.» (d'apr.
Esn.). Du lat.
unionem, acc. de
unio «sorte d'oignon qui n'a pas de caïeux» (
Columelle) mais surtout att. à l'époque impériale dans le sens métaph. de «grosse perle», terme dial. en face du terme cour.
caepa (d'où l'a. fr.
cive* et l'a. prov.
ceba, cf. encore
ciboule) et qu'on rattache à
unus «un» parce qu'à la différence de l'ail, il a un tubercule unique.