NUE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Début du
xiies. «nuage» (
St Brendan, éd. I. Short et Br. Merrilees, 214);
b) α) 1176-84
Dieu qui est desour la nue «Dieu est au-dessus de la nue» (
Gautier d'Arras,
Eracle, éd. G. Raynaud de Lage, 2070);
β) ca 1220
sous la nüe «sous le ciel, en ce monde» (
Amadas et Ydoine, 1742 ds T.-L.);
2. a) α) 1538
mettre quelqu'un jusques aux nues «louer avec excès» (
Est. d'apr.
FEW t.7, p.218b); 1759
mettre aux nues «
id.» (
Voltaire,
Lettre à Mmedu Deffant, 5 janv. ds
Littré);
β) 1739
porter aux nues «
id.» (
Marivaux,
Les Sincères, p.472);
b) tomber des nues
α) 1647 «arriver à l'improviste» (
Corneille,
Heraclius, II, 1);
β) 1666-67 «être extrêmement surpris» (
La Fontaine,
Contes, II, 8 ds
OEuvres, éd. H. Régnier, t. 4, p.353). D'un lat. pop.
*nuba, altération du lat. class.
nubes «nuage; essaim; multitude; obscurité, voile (fig.)» qui survit dans l'a. prov.
niu «nuage» (1
remoitié du
xiiies. ds
Rayn. t.4, p.307;
ca 1300 ds
Lévy Prov.) et le port.
nuvem «
id.».
Nue a été remplacé, dans l'usage commun, par
nuage et ne subsiste que dans qq. loc. verb.