NUDITÉ, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a)
α) Ca 1350 «état d'une personne nue ou d'une partie nue du corps» (
Gilles Le Muisit,
Poésies, I, 276 et II, 35 ds T.-L.);
β) 1687 [éd.] plur. «parties nues ou presque nues du corps humain qui sont ordinairement couvertes» (
Fénelon,
Educations des filles, p.207: Ayez donc horreur des
nuditez de gorge et de toutes les autres immodesties);
b) 1651 [éd.] peint. (
Corneille,
Andromède, Argument, p.IX: Les Peintres qui cherchent à faire paroistre leur Art dans les
nuditez, ne manquent jamais à nous représenter Andromede nuë);
2. a)α) ca 1470 «état de ce qui est dépouillé d'ornements» (
Georges Chastellain,
OEuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t.7, p.41: Que t'est-il démoré de meubles de si haulx biens, sinon vuideur de richesse, plénitude de povreté,
nudité de muraille);
β) 1849
nudité de style (
Lamart.,
Confid., p.315);
b) 1663 fig. «chose complètement dévoilée» (
Molière,
Critique de l'École des femmes, scène 3: Elles [les ordures] n'ont pas la moindre enveloppe qui les couvre; et les yeux les plus hardis sont effrayez de leur
nudité). Empr. au b. lat.
nuditas «état de nudité; défaut d'ornement (style)». On note aussi les formes
nu(i)teit,
nueté (fin
xiie-
xves. ds T.-L. et
Gdf.), adaptations du lat.
nuditas.