NOTE, subst. fém.
Étymol. et Hist. Signe, marque
I. A. D'un son musical
1. 1155 «mélodie, musique correspondant au signe figurant un son» (
Wace, Brut, éd. I. Arnold, 9104: Il aveit apris a chanter E lais e
notes a harper); 1267 (
Rutebeuf, La voie de Tunes, 136 ds
OEuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, t.2, p.468); 1306
a diverses notes «en musique, avec accompagnement de chant» (
Guillaume Guiart, Royaux lignages, éd. N. de Wailly et L. Delisle, 19678); 1336
messe a note, sans note (doc. ds
Gdf. Compl.);
2. a) fin
xives. «signe figurant un son musical» (
Eustache Deschamps, Art de dictier ds
OEuvres, éd. G. Raynaud, t.7, p.278: aprandre a chanter ... par figure de
notes, par clefs et par lignes);
b) id. «le son correspondant à ce signe» (
Id., ibid., p.269: musique leur chante par ses .VI.
notes, tierçoyees, quintes et doublées, ses chans delectables);
ca 1500
a haulte notte «à haute voix» (
Quatriesme Repeue franche du Suffreteux ds
Villon, OEuvres, éd. P. Lacroix, p.243); 1593
en note basse «sans élever la voix» (
Satyre Ménippée, éd. Ch. Read, p.59);
3. 1. fig.
ca 1180 (
Guillaume de Berneville, St Gilles, 332 ds T.-L.);
xvies.
tout autre note «tout autre chose» (
Pasquier, Recherches, V, 8 ds
Hug.); 1613
changer de note «quitter un discours pour en commencer un autre» (
M. Regnier, Satire VIII, 65, éd. G. Raibaud, p.83).
B. D'un discours écrit. Ce qui est consigné par écrit.
1. a) 1241 «charte» (doc. Arch. du Nord ds
Gdf.); 1269-78
par note «par écrit»;
metre en note «décrire, consigner» (
Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 16139; 18002);
b) 1370, 10 oct. «brouillon, minute d'un acte écrit» (
Ordonnances des rois de France, t.5, éd. Secousse, p.532: les
notes, prothocolles, briefs ou registres que iceulx tabellions ont faites et enregistrees);
c) 1636 «extrait sommaire, exposé succint destiné à faire connaître une chose» (
Monet); spéc.
α) 1819
note verbale (
Annuaire généal, et hist., p.388 ds
Quem. DDL t.12);
β) 1824 «communication entre des agents diplomatiques (
Ségur, Hist. Napoléon, I, 4 ds
Littré);
2. 2
emoitié
xiiies. «compte, montant» (
Dit des Avocats, 75, éd. G. Raynaud ds
Romania t.12, p.216a); 1723 «détail d'un compte, mémoire à solder» (
Savary, s.v. notte).
II. A. 1. a) Fin
xiies. fig. «reproche, blâme» (
Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p.168, 12); fin
xves. (
Olivier de La Marche, Mémoires, I, 2, éd. H. Beaune et J. d'Arbaumont, t.1, p.201);
b) 1542 «marque flétrissante, flétrissure, tache» (
Changy, Instit., II, 2 ds
Hug.); 1549
note d'infamie (
Est.);
2. 2
emoitié
xives. fig.
de notte «notable (d'une personne)» (
Chevalier de La Tour Landry, 8 ds T.-L.);
3. 1845 «appréciation donnée par un maître sur un élève» (
Besch.); 1906 «chiffre exprimant la valeur d'un travail» (
Pt. Lar.).
B. 1376 [ms.
xves.] cynégétique «tache, moucheture sur le plumage d'un oiseau» (
Modus et Ratio, éd. G.Tilander, § 114, 43, var. e [le texte porte
noe]). Empr. au lat.
nota «signe, marque»; spéc. a) «marque d'écriture»:
litterarum notae (de là «écrit, lettre»), b) «signes sténographiques» (
notae tironianae), c) «chiffres», d) «signes de copistes, signes de ponctuation»; e) «signe, marque» [sur le corps], spéc. «marque au fer rouge» (de là «flétrissure, tache; note du censeur, blâme»); f) «marque, annotation, remarque [à un texte écrit]»; en lat. médiév. «acte» (1102), «minute d'un acte notarié» (Arles,
xiies. ds
Nov. gloss.).
Cf. l'a. fr.
noe, de formation pop., très tardif, au sens de «moucheture des plumes d'un oiseau de proie» (1376,
Modus,
supra);
cf. aussi l'a. prov.
noda «marque» (
xives.,
Trad. de Bède [Bibl. nat. fr. 1747], fol. 35 ds
Rayn.).