NEUF2, NEUVE, adj. et subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 980 adj.
nous «qui n'a pas encore servi» (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 355);
ca 1170 loc. adv.
de nuef «avec quelque chose de neuf» (
Chrétien de Troyes,
Erec, éd. M. Roques, 6478); 1339
de nef «de manière à rendre, ou donner l'aspect du neuf» (16 janv., doc. A. Tournai ds
Gdf. Compl.) −1700,
Pomey; 1585
à neuf (
Du Fail,
Contes et discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t.2, p.52); 1800 subst.
neuf «ce qui est neuf» (
Boiste);
2. a) ca 980 adj. «nouveau, par rapport à ce qui existait déjà» (
Passion, 459: Lingues
noves il parlaran);
ca 1200
terre noeuve «terre nouvellement découverte» (
St Jean Bouche d'Or, éd. H. Dirickx-Van der Straeten, 723);
b) ca 1165 «récent, qui existe depuis peu» (
Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 864: dolors
noeve);
ca 1480 subst. «ce qu'il y a de nouveau» (
Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 48220: que ay je de
neuf ouy?);
c) ca 1208 adj. «original, que l'on fait pour la première fois» (
Guillaume le Clerc,
Bestiaire, éd. R. Reinsch, p.219, vers 10);
3. a) 1606 «qui n'a pas d'expérience» (
Crespin);
b) 1561 «qui n'a pas subi l'atteinte des passions» (
Jacques Grévin,
Gélodacrye, éd. L. Pinvert, p.334). Du lat.
novus «nouveau», «récent», «qui n'a pas l'habitude» et «dont on n'a pas l'habitude», également att. comme subst. neutre
novum «chose nouvelle» et au plur.
novi «écrivains nouveaux, modernes» corresp. du gr. ν
ε
́
ο
ς «nouveau» d'où «jeune, récent» ou parfois «qui cause un changement».