MÛR, MÛRE, adj.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1165 
pome mëure (
Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 906); début 
xves. fam. 
en bailler de belles, de vertes et de meures (
Quinze joies de mariage, éd. J. Rychner, XII, 42, p. 91); 
2. p. anal. 
a) ca 1223 
deus clers meürs « d'un certain âge » (
Gautier de Coinci, 
Miracles, éd. V. F. Kœnig, 1 Mir. 20, 257); 
b) ca 1256 méd. 
fleume mëure (
Aldebrandin de Sienne, 
Régime du corps, 52, 1 ds T.-L.); 
xives. (
Poème moralisé sur les propriétés des choses, éd. G. Raynaud, XXVI, 8 ds 
Romania, t. 14, 1885, p. 474a : [Mauve] apostume met a 
meür); 
c) 1640 en parlant d'un tissu (
Oudin Curiositez : Son habit est bien 
meur); 1919 arg. « soûl » (
Esn. Poilu, s.v. muraille). 
B. Fig. 
1. 1176-84 (d'une personne) « qui a du jugement, de la réflexion » (
Gautier d'Arras, 
Eracle, 3168 ds T.-L.); 
2. ca 1200 
mäures penses [
graviores cogitationes] (
Moralités sur Job, 351, 30, 
ibid.); 
3. 1646 
mûr pour (
Rotrou, 
St Genest, II, 7 ds 
Littré : Les fruits à peine éclos, déjà 
mûrs pour les cieux [en parlant d'enfants]).  Du lat. 
maturus « arrivé à maturité » fig. « qui a atteint le développement voulu, qui est arrivé au point optimum (âge, temps, esprit : 
animi maturus) ».