MÊLER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) Fin
xes.
mescler «mélanger plusieurs choses et les confondre» (
Passion, éd. D'Arco. Silvio Avalle, 279);
b) ca 1180 «unir, joindre (des sentiments)» (
Thomas, Tristan, 408 ds T.-L.: mais ire
est mellee od amur);
c) 1180-90 réfl. «s'embrouiller» (
Alexandre de Paris, Alexandre, IV, 483 in Elliott Monographs, 37, p.331);
d) 2
emoitié
xves.
se mesler à «avoir compagnie charnelle avec» (
Mystère du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, IX, 5209); d'où 1585 (
N. du Fail,
Contes et discours d'Eutrapel, Appendice, t.2, p.371: la Province [...] moins
meslee et bigarree de sang);
2. ca 1100 «se prendre de querelle» (
Roland, éd. J. Bédier, 257);
3. a) ca 1160
se meller de «s'occuper de» (
Moniage Guillaume, I, 309 ds T.-L.);
b) mil.
xiiies. «s'ingérer mal à propos» (
Huon Le Roi, Male Honte, éd. A. Långfors, 152: S'uns fols
se mesle de mesdire);
4. a) 1530
se mesler a «participer à, avoir affaire à» (
Palsgr., p.510);
b) 1585 «aller parmi, fréquenter» (
N. du Fail, op. cit., t.2, p.263: ... les roturiers, bourgeois, et autres non nobles, ne
se mesloient aucunement parmy les nobles). Du lat. pop.
misculare (att. au
ixes., v.
Nierm.) élargissement du lat. class.
miscere «mêler, mélanger; troubler, bouleverser»;
se miscere «se mêler à, se joindre à; s'accoupler».