MÉRITE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Début 
xiies. «salaire, récompense» (
Benedeit, St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 64) seulement en a. fr., v. 
Gdf.; 2. a) début 
xiies. 
etre de tel merite «avoir le pouvoir (de)» (
Id., ibid., 1441); 
b) 1181-98 
par sa merite «par sa valeur» (
Eructavit, 1194 ds T.-L.); 
c) ca 1200 plur. 
merites (d'un saint) (
Dialogue Grégoire, éd. W.Foerster, p.212, 9); 1680 
les mérites de Jesus-Christ (
Rich.); 
3. ca 1200 «ce qui donne droit à (une récompense, un châtiment)» (
Elie de St Gille, éd. G. Raynaud, 1034: Par selonc le 
merite le loier en avrès); 1258 
hom de haute merite (
Mahomet, 1037 ds T.-L.); 
4. 1636 «qualité morale remarquable» (
Corneille, Cid, I, 2 ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 3, p.111); 
5. 1668 «habileté, talent» (
La Fontaine, Fables, VIII, 8 ds 
               Œuvres, éd. H. Régnier, t. 2, p.248); 
6. 1671 
se faire un mérite de (
Molière, Psyché, III, 3 ds 
Théâtre, éd. R. Bray, p.60); 
7. 1759 
ordre du Mérite militaire (
Ordonnance ds 
Isambert, Recueil gén. des anc. lois fr., t. 22, p.280).  Empr. au lat.
 meritum (de 
merere «gagner, mériter», v. 
mériter) «gain, salaire», «service (bon ou mauvais); conduite (vis-à-vis de quelqu'un)», «acte, conduite (qui justifie une récompense, un châtiment)», «valeur» en b. lat., et spéc. en lat. chrét., surtout au plur. «valeur spirituelle, fait d'être digne de la miséricorde divine»; en a. fr. 
merite est surtout fém. en tant que représentant du lat. médiév. plur. 
merita (v. 
FEW t. 6, 2, pp.33-35).