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MUET, -ETTE, adj.
Étymol. et Hist. A. Animés. 1. a) 1174 subst. « personne privée de l'usage de la parole » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, S. Thomas, 71 ds T.-L.); b) ca 1210 adj. (Dolopathos, 90, ibid.); 2. a) 1176-81 « qui s'abstient volontairement de parler, de répondre » (Chrétien de Troyes, Chevalier lion, éd. M. Roques, 634); b) 1585 subst. « serviteur des sultans ottomans, qui ne doit s'exprimer que par signes, et qui est chargé d'étrangler avec un lacet ceux qui ont déplu au souverain » (N. Du Fail, Contes et discours d'Eutrapel ds Œuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t. 2, p. 71); c) 1780 à la muette « sans faire de bruit » (Buffon, Hist. nat. des oiseaux, t. 7, p. 60); d) 1832 subst. fém. « manifestation par le silence dirigée contre les autorités » (Esn.); 3. 1647 adj. « qui, sous l'effet d'une émotion violente, d'un sentiment vif, est momentanément incapable de parler, de s'exprimer » (Corneille, Héraclius, II, 5 : muet d'étonnement); 4. théâtre a) 1732 personnage muet (Lesage, Hist. de Guzman d'Alfarache, livre 5, chap. 1); b) 1760 jeu muet (Voltaire, Lett. Lekain, 16 déc. ds Littré, s.v. jeu); 5. 1899 la grande muette « l'armée » (Clemenceau, Vers réparation, p. 502). B. Inanimés. 1. a) 1550 « qui a une signification, sans recours aux paroles » (Bible, Louvain, 4 Esd 6 d d'apr. FEW t. 6, 3, p. 312a); b) 1558 douleur muette (J. Du Bellay, Les Regrets, XLVIII, éd. J. Jolliffe et M. A Screech, p. 116); c) 1836 subst. fém. « conscience » (Vidocq, Voleurs, t. 2, p. 279); 2. phonét. a) 1647 h (...) müette (Vaug., p. 1); b) 1690 consonnes muettes (Fur.); c) 1694 e muet (Ac.); 3. 1676 « qui ne produit aucun son » (Mmede Sévigné, Corresp., 1erjuill., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 330); 4. 1792 « (lieu) où l'on n'entend aucun son » (Ducis, Othello, V, 4 ds Littré); 5. a) 1826 carte muette (Mozin-Biber, s.v. carte); b) 1874 médaille muette (Lar. 19e); 6. 1929 subst. masc. « cinéma muet » (Nouv. Litt., 29 juin, 12/3 ds Giraud); 1931 art muet (Lar. 20e). Dér., d'orig. expressive, de l'a. fr. mu « qui est privé de l'usage de la parole », qui a disparu au xvies. sauf dans l'adj. mue2*, du lat. mūtus « qui est privé de l'usage de la parole ». B 2 b est empr. au b. lat. muta (littera, consonans) (TLL t. 8, col. 1736), gr. α ́ φ ω ν α subst., qui désignaient les occlusives (cf. Mar. Lex.).