MOT, subst. masc. Étymol. et Hist. A.1. Fin  xes.  ne soner mot «ne rien dire» ( Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 214: Jesus li bons  mot no.l soned);  ca 1100  n'en savoir mot «ne se douter nullement de...» ( Roland, éd. J. Bédier, 1173);  2. 1549  mot composé ( Du Bellay, Deffense et illustration, éd. H. Chamard, p.193);  3.ca 1180 vén. ( G. de Berneville, Gilles, 1895 ds T.-L.: Quatre  moz corne...);  4. 1 erquart  xiiies.  moz «paroles d'une pièce chantée» ( Jean Renart, Galeran, éd. L. Foulet, 1172),  cf. motet; 5. a) ca 1170  mot à mot «avec précision, sans passer un mot» ( Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 6271);  b) 1549  traduire mot a mot (Th.  Sibilet, Préface de l'Iphigene d'Euripide cité ds  Du Bellay, 
               Œuvres poét., éd. H. Chamard, t.1, p.19);  6. a) 1530  mot du guayct «mot qu'un chef donne à ceux qui sont sous ses ordres pour qu'ils puissent se reconnaître entre eux» ( Palsgr., p.287);  b) 1674  se donner le mot «s'entendre, être de connivence» ( La Fontaine, Contes, 4 epartie ds  
               Œuvres, éd. H. Régnier, t.5, p.590);  c) 1694  mot de ralliement ( Ac.);  d) 1828-29  mot de passe ( Vidocq, Mémoires, t.1, p.147);  7. 1690  mot d'une énigme ( Fur.).  B. 1. a) ca 1100 sing. à valeur collective «discours, ce qu'on répond à quelqu'un» ( Roland, 1164: Si lur ad dit un  mot curteisement);  b) ca 1100  a icest mot ( ibid., 1180);  c) fin  xiies.  s'écrier trois mots ( Raoul de Cambrai, éd. P. Meyer et A. Longnon, 2374);  2. a) 1246  faire mot à qqn «attaquer quelqu'un par des paroles» (texte cité ds  Runk., p.94);  b) 1718 ( Ac.: On dit par forme de menace, Nous en dirons deux  mots quand vous voudrez);  c) 1866  avoir des mots avec qqn ( Delvau, Langue verte, p.17);  3. a) fin  xives. plur. «propos, bavardages» ( E. Deschamps, Miroir de mariage, 5504, éd. G. Raynaud, t.9, p.180);  b) av. 1715  se payer de mots ( Malebranche cité ds  Fér., s.v. payer);  4. a) 1205-50  bon mot «trait plaisant, ingénieux» ( Renart, éd. Martin, XXII, 6);  b) 1549  le petit mot pour rire ( Du Bellay, Deffense et illustration, p.110);  c) 1585 «parole expressive» ( Du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. Assézat, t.2, p.294);  5. a) 1464 «prix qu'on offre ou qu'on demande de quelque chose» ( Pathelin, éd. R. T. Holbrock, 1196: se je ne vous paye a vostre  mot);  b) 1549  prendre au mot ( Est.);  c) 1793 au fig. ( Collin d'Harleville, Vieux Celib., IV, 5 ds  Littré: Fort bien! C'est  votre dernier mot?;  6. 1631  un mot d'écrit «un billet» ( Rotrou, Hypocondriaque, III, 1 ds  
               Œuvres, Paris, 1820, t.1, p.31).  C. a) 1925  mots en croix ( Eve, 22 mars, 3 ds  Quem. DDL t.16);  b) 1929  mots croisés ( Lar. 20e, s.v. croiser).  Du b. lat.  muttum «son» dér. régr. de  muttire «produire le son  mu, grommeler» remontant au rad. onomatopéique  *- ( cf. mutmut facere «émettre un son à peine distinct, un chuchotement» att. par Apulée, v.  TLL s.v. mutmut, 1722, 28), att. dep. le  ives. (St Jerôme, v.  TLL s.v., 1730, 24) et en lat. médiév. dep. le  viiies. (v.  Nierm., Du Cange). En b. lat.  muttum est employé dans des phrases négatives, littéralement «ne pas ... un son» et il en est de même dans les 1 resattest. du fr. ( ne soner mot, ne tinter mot, ne parler mot, v. T.-L. et  Romania t.64, p.347, t.65, p.223 et 539); par la suite  mot s'est employé en dehors de cette tournure négative et a pris le sens de «parole, discours». Au sens C  cf. angl.  cross-word puzzle (1914,  New York World, 6 déc. ds  NED Suppl.2).     
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