MORTIFIER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. 1
remoitié 
xiies. «faire mourir, tuer» (
Psautier Oxford, éd. F. Michel, 36, 34 [lat. 
occidere]); 
2. fin 
xiies. sens réfl. terme de spiritualité «mourir à soi-même, en union avec la croix du Christ» (
Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p.161, 18); 
xiiies. 
mortefiier sa char (
Vie de Ste Elisabeth de Hongrie, ds 
               Œuvres de Rutebeuf, éd. A. Jubinal, 1839, t. 2, p.380); 
3. 1636 «humilier quelqu'un» (
Monet, p.574 a); 
id. part. passé adj. (
ibid.: 
Mertifié, hontoié avec aigreur). 
B. 1. Fin 
xve-
xvies. alchim. «modifier la forme extérieure d'un mixte» (
Traicté d'alchymie, 256 ds 
Roman de la Rose, éd. Méon, t. 4, p.215); 
2. 1552 réfl. «[en parlant d'un tissu animal] se décomposer, se gangréner» (
Paré, éd. J. Malgaigne, X, 14, t. 2, p.213 b, note 1); 3. 1588 [
viandes] 
mortifiées (
Montaigne, 
Essais, III, XIII, éd. A. Thibaudet et M. Rat, p.1081).  Empr. au lat.
 mortificare, dans la langue chrét. «tuer, mettre à mort» [spirituellement, par opposition à 
vivificare, «faire mourir»; à l'emploi passif «être mort à, délivré de (
lege, vitiis...)»]; spéc. «mortifier, réprimer [
opera carnis, voluntatem]», 
se mortificare; à l'époque médiév. [
mordificare] méd. «déterminer la gangrène» (1150) et alchim. (
xiiies. ds 
Latham).