MOQUER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 1174-77 trans. «railler, plaisanter» (
Renart, éd. M. Roques, VIIa, 6038); d'apr. 
Fur. 1690 
moquer ,,ne se dit qu'avec le pronom personnel``; 
ca 1350 
m. de (qqc.) (
Gilles Li Muisis, 
Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t.2, p.288); fin 
xiiies. absol. (
Sone de Nansai, 829 ds T.-L.); 
xiiies. 
soi moquer de (qqn) (
Isopet de Lyon, éd. J. Bastin, XXXVI, 29); 1539 
se faire mocquer de soi (
Est.); 
2. 1267 
soi m. de «ne faire aucun cas de, dédaigner» (
Rutebeuf, 
Voie de Tunes, éd. Ed. Faral et J. Bastin, 117); 1509 
estre mocqué «être trompé, leurré» (Arch. Nord, LM 26336); 
ca 1590 
se moquer de + inf. «s'abstenir de» (
Montaigne, 
Essais, éd. P. Villey, livre I, chap.20, t.1, p.92).  Orig. obsc.; prob., formation expr. à partir d'un rad. 
mokk- marquant le mépris, 
cf. les correspondants du fr.: vénit. 
mocar «moquer; dire des paroles inutiles», piémontais 
moca «grimace» (
FEW t.6, 3, p.22b, v. aussi 
REW3n
o5637). L'hyp. d'un rattachement au gr. Μ
               ω
               κ
               ω
               ̃ «railler» (Jud. ds 
Vox romanica t.5, p.304) présente des difficultés d'ordre phonét., et celle d'un rattachement à l'a. nord. 
moka «remuer du fumier» (J. 
Orr ds 
Archivum Linguisticum t.9, pp.31-33) n'est pas suffisamment étayée quant à son évolution sém. et à son orig. normande.