MOLLESSE, subst. fém. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1200 molece «manque de vigueur, de fermeté morale» ( Moralités sur Job, 306, 22 ds T.-L.); b) xves. molicie «moeurs relâchées, vie voluptueuse» ( Chron. et hist. saint. et prof., Ars. 3515, f o153 r oet f o157 r ods Gdf.); c) début du xvies. molice «confort» ( Fossetier, Cron. Marg., ms. Brux., I, f o181 v o, ibid.); d) 1551 au plur. mollicies «faits qui manifestent un relâchement moral» ( D. Sauvage, Trad. de Léon Hebrieu, 34 d'apr. Vaganay ds Hug.); e) av. 1570 mollice «souplesse d'expression, caractère peu rigide (d'une langue)» ( Bonivard, Adv. et dev. des leng., éd. 1849 ds Gdf.); f) 1652 «manque de vigueur et de fermeté dans l'expression» ( Guez de Balzac, Socrate chrét. disc., 7 ds Littré); g) 1764 «douceur, délicatesse, nuance dans l'expression» ( Voltaire, Commentaires Corneille, Rem. Pertharite, II, 5, ibid.); h) 1767 mollesse de pinceau ( Diderot, Salon de 1767, Œuvres, t.XIV, p.371 d'apr. Pougens, ibid.); 2. 1 erquart xiiies. moleche «manque de consistance, de fermeté (d'un corps, ici la chair)» ( Reclus de Molliens, Charité, 221, 5 ds T.-L.); 3. ca 1260 molesce «faiblesse de caractère» ( Ménestrel de Reims, 7, ibid.). Dér. de mou*, mol*, molle* (suff. -esse1*), les formes molicie, molice, mollicie, molice étant directement adaptées du lat. mollitia «mollesse». Le retard relatif des premières attest. du mot accrédite l'hyp. d'une dérivation plutôt qu'une évolution anc. à partir de mollitia ( FEW t.6, 3, p.51b).
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