MESURER, verbe
Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1100 «trouver la mesure de» (
Roland, éd. J. Bédier, 1218: Grant demi pied 
mesurer i pout hom); 
b) ca 1190 fig. (
Sermon Saint Bernard, éd. W. Foerster, p.159, 19: en cele mesure ke nos 
auerons mesuriet reserat 
mesuriet a nos) ; 
2. ca 1220 «estimer, juger, évaluer» (
Gui de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 5267 ds T.-L., 
s.v. desmesurer); 
3. ca 1570 
cela ne se mesure pas à ce boisseau (
Régnier de La Planche, Le Livre des Marchands, II, 304 ds 
Hug., 
s.v. boisseau); 
4. 1597 «proportionner quelque chose à quelque chose» (
Malherbe, 
               Œuvres compl., éd. L. Lalanne, t.1, p.30); 
5. 1636 (
Corneille, Le Cid, II, 2 ds 
               Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.3, p.129: Te 
mesurer à moi! qui t'a rendu si vain); 
6. 1671 «vendre à la mesure» (
Pomey); 1674 
se mesurer des yeux «se jauger mutuellement» (
Boileau, Lutrin, V, éd. Ch.-H. Boudhors, p.155). 
B. 1. a) Ca 1180 
mesuré «qui agit avec modération» (
Proverbe au vilain, éd. A. Tobler, 85, p.37: sages hon 
mesurez); 
b) 1611 «régler avec sagesse» (
Cotgr.); 
2. 1
erquart 
xiiies. 
mesurer qqc. «distribuer» (
Reclus de Molliens, Miserere, 267, 11, 12 ds T.-L.); 
3. a) 1377 mus. «distribuer selon la mesure» (
Gace de La Buigne, Roman des deduis, éd. Å. Blomqvist, 10607: chans de divers accors, 
Mesurés par proporcïons); 
b) 1674 versif. (
Boileau, Art poét., éd. Ch.-H. Boudhors, p.91).  Du b. lat. 
mensurare «mesurer, estimer, évaluer», dér. tardif de 
mensura «mesure», bien att. à partir du 
ives., qui a évincé le class. 
metiri (subsistant dans esp. port. 
medir, logoudorien 
medire).