MATÉRIEL, -ELLE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. A. Adj. 
1. a) 1270 philos. scolast. se dit d'une cause (p. oppos. à 
formel) (
Mathieu Le Vilain, Les Metheores d'Aristote, éd. R. Edgren, I, 1, p.2, l. 21: Et des IIII manieres des causes, desquelles l'une est appellee cause 
materiel, qui est matiere de la cause. Et l'autre est appellee fourme, par quoy la chose est. El'autre appellee la fin...); 
b) 1314 (se dit d'une cause, p. oppos. à 
dispositive) (
Chirurgie Henri de Mondeville, 1905: Les causes des fistules. Les unes sont 
materieles, les autres dispositives); 
2. début 
xives. «formé de matière» 
feu material (ici, se dit du feu que l'on fait avec du combustible, p. oppos. au feu celeste) (
Ovide moralisé, éd. C. de Boer, XI, 1406); 
ca 1350-78 p. oppos. à 
spirituel (
Jean d'Arkel, Art d'amour [attribué à J. Le Bel], éd. J. Petit, II, 277 ds 
Delb. Notes); 
3. 1458 «lourd, volumineux» (
A. Greban, Passion, éd. O. Jodogne, 23781). 
B. Subst. 
1. ca 1300 
le sensible material conceu par sens (
J. de Meun, Trad. 
Boece, De consolatione, V P4 104-267 ds 
Mediaeval Studies, t.16, p.26); 1461 «apparences concrètes» (
G. Chastellain, Chroniques, IV, XLVIII, 
               Œuvres, éd. K. de Lettenhove, t.3, p.245); 
2. 1822 «ensemble des objets et de l'équipement nécessaires à une activité» (
Encyclop. Méthod., Artill., p.229).  Empr. au b. lat.
 materialis «constitué de matière», terme de la philos. scolast. en lat. médiéval.