MARRON2, -ONNE, adj.
Étymol. et Hist. 1. a) 1640 «échappé et redevenu sauvage (d'un animal domestique)» (
Bouton, Relation de l'establissement des François en l'isle de la Martinique, p.69 ds
Arv., p.334: pourceau
maron);
b) 1658
Nègre Maron (
Rochefort, Histoire naturelle et morale des Isles Antilles de l'Amérique, p.322,
ibid., p.335);
2. 1762 subst. masc. «personne qui exerce une profession sans titre» (
Chevrier, L'Observateur des Spectacles, n
oI [I, 21] ds
Fr. mod. t.37, 1969, p.127). Mot à l'orig. en usage dans les Antilles françaises, empr. au caraïbe
mar(r)on «sauvage (animal, plante)», issu par aphérèse de l'esp.
cimarron, proprement «élevé, montagnard» d'où, p. ext., «animal domestique échappé et redevenu sauvage» et «indien fugitif» (1535,
Oviedo ds
Cor.-
Pasc.;
cf. aussi
Cimaroni en 1579 dans une trad. fr. d'un texte ital., v.
König, p.145). Le sens d'«esclave nègre fugitif» semble être une création des colons, née aux Antilles, due à une compar. des Noirs échappés avec les animaux domestiques devenus sauvages après s'être enfuis dans les montagnes». Voir
Arv., pp.334-336.