MARRANE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. xves. 
marran, maran «juif ou Maure converti au catholicisme» (Valenciennes, ap. 
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens ds 
Gdf.); 
ca 1508 
marrane (
J. d'Auton, Chron. [ms. BN] 5082, f
o13 v
o, 
ibid.); 
2. 1557 
marrane adj. p. ext. épithète injurieuse à Espagnol (
O. de Magny, Souspirs, sonn. 149 ds 
Hug.); 1584 subst. «Espagnol» (Fr. 
d'Amboise, Les Neapolitaines, II, 8 ds 
Anc. théâtre fr., t. 7, p.285).  Empr. à l'esp.
 marrano «porc» (965 ds 
Cor.), puis «juif ou Maure converti au catholicisme» (
xiiies., 
ibid.), par sarcasme pour ceux-ci en raison de la répugnance qu'ils éprouvaient pour la viande de porc. L'esp. 
marrano est empr. à l'ar. 
maḥram (ar. d'Espagne 
maḥran) «ce qui est défendu, illicite» (en partic. dans le lang. relig.), dér. de 
ḥarama «défendre, prohiber, déclarer illicite; exclure, excommunier» (v. 
Cor.; FEW t. 19, pp.113-114).