MANUFACTURE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1443 «fabrication» (
Ordonnances des rois de France, t. 13, p. 378); 
2. 1537 «établissement dans lequel on pratique cette fabrication» (
Comptes des Bâtiments du Roi, éd. L. Laborde, t. 2, p. 404 ds 
Cah. Lexicol. t. 1, p. 96: draps de soye de la 
manufacture de Gennes); 1606 (I. 
de Laffemas, L'Histoire du commerce en France ds 
Archives curieuses de l'histoire de France,
 1
resérie, t. 14, 1837, p. 414); v. aussi 
Havard; pour 
DG ,,Tend à être remplacé par 
fabrique, à mesure que les machines remplacent la main de l'ouvrier`` et pour 
Ac. 1935 ,,dans ce sens, il n'est plus guère employé que dans les expressions suivantes: 
Manufacture de tabacs [...] La 
manufacture de tapisseries des Gobelins``; 1643 
Manufacture Royale (Lettre patente du 25 mars ds 
Havard); 1798 «ensemble des ouvriers d'une manufacture» (
Ac.).  Empr. au lat. médiév.
 manufactura att. dans le domaine ital.: 
manifactura «construction» (1458 Archiv. Vatic. mandat. camer. apostol. f. 1181 ds 
Du Cange, s.v. manifactura), dér. de la loc. du lat. class. 
manū facere «faire à la main», comp. de l'ablatif 
manū 
            de 
manus «main» et de 
facere «faire». Pour une étude historique complète des divers sens du mot, v. B. von 
Gemmingen-
Obstfelder, Semantische Studien zum Wortfeld Arbeit im Französischen, pp. 57-67.