MÉLANCOLIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1176-81 «état de tristesse profonde» (
Chrétien de Troyes,
Chevalier Lion, éd. M. Roques, 3001);
b) 1669 «tristesse douce et vague» (
La Fontaine,
Contes, Préface ds
Œuvres, éd. A. Régnier, t.4, p.14);
2. ca 1256 «bile noire, une des quatre humeurs cardinales de l'organisme» (
Aldebrandin de Sienne,
Regime du Corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p.45, 20);
3. 1816 «maladie mentale caractérisée par une tristesse perpétuelle» (
Encyclop. méthod. Méd. t.9). Empr. au lat.
mélancolia (transcrivant le gr. μ
ε
λ
α
γ
χ
ο
λ
ι
́
α) «humeur noire» et «maladie engendrée par la bile noire»; le développement du sens psychol. (att. antérieurement au sens méd. parce que cette accept. était entrée dans le vocab. littér. courtois où le mot exprime un registre d'états et de sentiments: humeur sombre, inquiétude, folie, fureur, délire) est propre au fr. et témoigne de l'évolution du goût (v.
FEW t.6, p.656).