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notices corrigéescatégorie :
LOUP, LOUVE, subst.
Étymol. et Hist. I. A. 1. Ca 1100 lu (Roland, éd. J. Bédier, 1751); ca 1200 esgarder comme un blanc leu (Escoufle, 7609 ds T.-L.); ca 1230 venir entre chien et leu (H. Paucele, D'Estormi, 90 ds A. de Montaiglon et G. Raynaud, Recueil gén. fabliaux, t. 1, p. 201), v. aussi queue* le(u) leu (à la); - allus. à la voracité, la rapacité, la cruauté du loup, appliquées au comportement de l'homme ca 1160 (Eneas, 5371 ds T.-L.); ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, Troie, 9159, ibid.: Hector, ensi come li lous Qui de longues est fameillos, S'embat por sa preie saisir, Que rien ne la li puet tolir...); a) proverbes xiiies. (Isopet ds Lyon, 3361, ibid.: Vous avez fait dou lou bergier); ca 1317 (ds Proverbes fr., éd. J. Morawski, 1000: La fains enchace le louf dou bois); id. (ibid., 1900: Qui de louf parole, près en a la coue); xves. (ibid., 2126: Qui se fait brebis, le leu le mengcue); b) loc. av. 1467 (Jean Molinet, Débat de l'aigle, du harenc et du lyon, ds Faictz et dictz, éd. N. Dupire, t. 2, p. 629, 30: Tresbuché suis en la gueulle des leups); 1520 tenir le loup par les oreilles «être dans une situation périlleuse» (Michel de Tours, trad. Suétone, III, 109 rods Hug.); 1599 avoir veu le loup «avoir de l'expérience» (Marnix, Differ. de la Relig., I, I, 3, ibid.); 2. a) ca 1165 «homme cruel et avide» (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 8369, 15477 ds T.-L.); b) 1786 loup de mer «marin expérimenté, endurci, aux moeurs quelque peu sauvages» (d'apr. Jal1t. 2, p. 944 a); c) 1872 mon gros loup terme de tendresse (Larch.). B. 1. Ca 1225 désigne une affection corrosive, une sorte d'ulcère, de chancre (Péan Gatineau, St Martin, 8743 ds T.-L.: Il avoit la maladie Qui par tot est lous apelee ... La maladie qui mangiee Li ot la char et derungiee); 2. 1284 «sorte de grappin (engin de guerre)» (Jean de Meun, Art de chevalerie [trad. Végèce], éd. U. Robert, p. 136: coment ... lou [lupi] coulombes ... valent encontre les moutons); 3. 1453 ichtyol. leu (ds Z. rom. Philol. t. 94, 670); 1505 loup, loup de mer (Desdier Christol, Platine en françoys, fol. 87 voa d'apr. R. Arveiller ds Mél. Séguy, p. 71: on appelle ces poissons les loups pource qu'ilz devorent les aultres poyssons ainsi que les loups de terre font les brebis; 87 voa: du loup de mer); 4. 1680 «masque de velours porté par les femmes» (Rich.); 5. début xviiies. techn. «machine à carder la laine» (d'apr. Brunot t. 6, p. 415); 6. 1765 «filet de pêche» (Encycl. t. 9, p. 703 a); 7. a) 1807 arg. «dette faite chez un marchand» (d'apr. Esn.); b) 1832 id. Arts-et-Métiers Châlons «malfaçon, faute, pièce manquée» (id.); 1835 faire un loup «rater une pièce» (d'apr. G. Esnault ds Fr. mod. t. 18, p. 141); 1865 arg. comédiens «faute commise par les acteurs qui laissent la scène vide» (d'apr. Esn.). II. A. 1. 1174-77 love (Renart, éd. M. Roques, 5723: Hersant la love); ca 1265 allus. aux amours de la louve (Brunet Latin, Trésor, éd. J. Carmody, I, CXC, p. 167: Et quant li tens de sa [de la lue] luxure vient, plusor malle ensivent par la lue. Mais a la fin ele regarde en trestoz et eslit le plus lait qui gise o li); 2. id. «femme débauchée» (id. I, XXXV, p. 43-44: maintes ystores devisent que Romulus et Remus furent norris par une lue ... Il est voirs ke quant il furent nés, on les gieta sus une riviere... Entor cele riviere manoit une feme ki servoit a tous communalment, et teles femes sont apelees lues en latin. Cele feme prist les enfans et les norri molt doucement; et por ce fu il dit k'il estoient fius d'une lue). B. 1. 1460 technol. Tournai «trou fait aux pierres de taille pour introduire la louve propre à les soulever» (doc. Arch. de Tournai ds Gdf. s.v. traceure; v. aussi FEW t. 5, p. 462 b, note 16); 1552 louve de fer (Est. s.v. cheloma); 2. 1679 pêche «baril défoncé par où on jette les morues dans la cale du bateau» (Fournier, Hydrographie d'apr. FEW t. 5, p. 461 b); 1680 «filet rond pour prendre le poisson» (Rich.). I du lat. lupus «loup; espèce de poisson vorace; croc, grappin [en réf. à la robuste mâchoire du loup]». La forme rég. a.fr. leu a été remplacée par lou, prob. sous l'infl. combinée de la forme dial. de l'Ouest et du fém. louve (Pope, § 230, 343, 489; v. aussi FEW t. 5, p. 462 a); loup, par infl. étymol. En B, différentes acceptions dérivées du caractère de voracité, d'agressivité du loup; 4 s'explique prob. par la couleur sombre du masque et l'aspect quelque peu effrayant et mystérieux donné à celle qui le portait; 7 relève prob. de la notion de manque, de tort qui découle de celle d'agression, de rapacité. II du lat. lupa «louve; prostituée»; B 1 par allus. aux griffes de l'animal; 2 par allus. à son avidité, v. FEW t. 5, p. 462 b, notes 14 et 15.