LIE1, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1
remoitié du
xiies. « dépôt qui se forme au fond des récipients contenant des boissons fermentées (ici du vin) » (
Psautier d'Oxford, 74, 8 ds T.-L.);
2. fig.
a) 1180-90
encuser jusqu'a la lie « dénoncer misérablement jusqu'au bout » (
Renart, éd. M. Roques, branche XIX, 18584);
b) 1495
boire jusque a la lye (
Recueil des hystoires des repeus franches, f
oc 5 v
o);
c) av. 1616 « foule vile et méprisable » (A.
d'
Aubigné,
Les Tragiques, Préf. ds éd. E. Réaume et De Caussade, t. 4, p. 16);
3. 1797
couleur de lie de vin (
Voy. La Pérouse, t. 4, p. 62); 1804
couleur lie de vin (
Berthollet,
Art teint., t. 2, p. 205). Prob. d'un celtique *
liga, qui semble remonter à une racine indo-européenne
legh- « se coucher, être couché » (le
ē
étant devenu
ī
en celtique). L'indo-européen connaît aussi bien la forme avec
ē
(d'où p. ex. l'a. h. all.
laga « situation, position »;
cf. l'all.
Lage « id. ») que celle avec
ĕ
(d'où l'a. irl.
lige « couche »). Le lat. médiév. avait déjà un
lias, aux sens de « lie, résidu, sédiment » (fin
viiies.,
Gloses de Reichenau, éd. H.W. Klein et A. Labhardt, t. 1, p. 139, 2832 :
fex : lias) et de « lie de vin » (838-864,
Formulae imperiales e curia Ludovici Pii ds
FEW t. 5, p. 316a). 2 b est à rapprocher de l'expr.
boire (le calice) jusqu'à la lie, p. réf. à la Bible (
Is., LI, 17), v. aussi
calice, étymol. et hist. 3 est composé de
lie*, de
de* et de
vin*.