ISOLÉ, -ÉE, part. passé et adj.
Étymol. et Hist. 1. a) 1575 « façonné comme une île » (G.
Paradin,
Continuation de l'histoire de nostre temps, Paris, G. de la Nouë,110, v
ods
Fonds Barbier),
cf. 1636 (
Monet :
Isolé, façonné an Ile;
lieu isolé) cf. infra étymol.; 1676
une colonne Isolée, une maison Isolée (
Félibien, p. 627);
b) 1759 « écarté, solitaire » (
Voltaire,
Candide, chap. 7, p. 43 : ils arrivent à une maison
isolée);
2. 1694 « solitaire, sans liens »
cœurs isolés (
Boursault,
Mots à la mode, sc. 8 ds
Brunot t. 4, p. 533); 1696 (
La Bruyère,
Caractères, X, 18,
ibid. : il [le favori] est détaché de tout et comme
isolé);
3. a) 1758 « séparé de son contexte »
passage isolé (
Rousseau,
Lettre à d'Alembert, Préface, p. 3); 1794
(faits) isolés « séparés de leur environnement, établis séparément (pour mieux les analyser) » (
Condorcet,
Esq. tabl. hist., p. 233);
b) 1831
(fait) isolé « rare ou unique » (
Lamennais ds
L'Avenir, p. 316). Empr. à l'ital.
isolato « construit en îlot, séparé » formé comme part. passé du verbe
isolare (dér. de
isola « île ») « rendre comme une île, séparer » attesté dep. le
xvies. (
Batt.) et se rattachant au sens de « maison indépendante » ou « îlot de maisons » (
cf. Monet 1636,
s.v. Isle : Ile, une ou plusieurs maisons, ne tenans an rien aus maisons voisines, mais aians leur passage libre, tout autour) du lat. class.
insula.