INSENSIBLE, adj.
Étymol. et Hist.  A.  1.  a) Ca 1223 
choses insensibles « qui ne peut éprouver de sensations » (G. 
de Coinci, 
Ste Leocade, éd. E. Vilamo-Pentti, 238); 
b) 1314 
membre insensible « qui n'a pas de sensibilité physique » (H. 
de Mondeville, 
Chirurgie, éd. A. Bos, 64 et 106); 
2. a) 1578 
cœur insensible (
Ronsard, 
Amours ds 
               Œuvres, éd. P. Laumonier, XVII, 2, p. 128, 22); 1694 « celui qui manque de sensibilité morale » 
(Ac.); b) 1634 « qui n'est pas sensible à l'amour » (
Corneille, 
La Suivante, II, 4); 1635 « celle qui n'est pas sensible à l'amour » (
Rotrou, 
La Diane, III, 1). 
B. 1. 1377 « qu'on n'aperçoit pas ou difficilement par les sens » (
Oresme, 
Livre du ciel et du monde, éd. A.D. Menut et A.J. Denomy, I, 1, p. 46); 
2. 1588 
pente... insensible « qui est graduel, progressif » (
Montaigne, 
Essais, éd. A. Thibaudet, I, 20, p. 115).        Empr. du b. lat.
insensibilis « insensible, qui ne peut sentir », dér., à l'aide du préf. 
in- à valeur négative, du lat. class. 
sensibilis (
sensible*).