INQUISITION, subst. fém.
Étymol. et Hist. Ca 1175 « enquête, recherche » (B.
de Ste-Maure,
Chron., éd. C. Fahlin, 9966);
ca 1260 dr. (
Assises de Jérusalem, éd. A. Beugnot, t. 1, p. 396.
Livre de J. d'Ibelin, CCXLVIII); 1265 relig. « enquête concernant la foi » (
Li Livres de Jostice et de plet, éd. P. Rapetti, p. 12 : quant l'en ara soupecenos un home de bogrerie... li esveques et le prelaz... devent fere l'
inquisicion de la loi sor li et demander li de la foi); spéc. 1559 [ou 1565-67] (
Papiers d'Etat du Card. de Granvelle, éd. Ch. Weiss, t. 5, p. 677 : que ladicte loy...ne soit en aulcune manière appellée
inquisition, à cause que naturellement, il n'y a chose qui soit tant odieuse à ces nations septentrionales [provinces de Basse-Allemagne] que ce vocable de l'
inquisition d'Espagne); p. ext. 1686, 21 juin « perquisition qui relève de l'arbitraire » (
Bayle,
Lett. à Lenfant ds
Littré). Empr. au lat.
inquisitio, -onis « recherche, information, enquête » à l'époque class.; au Moy.-Âge « interrogatoire de témoins, poursuite, procès » (
Blaise Latin. Med. Aev.), spéc. « enquête concernant la foi » (1223, 20 avr.,
Statuts du comte de Toulouse contre les hérétiques ds
Devic et
Vaissète,
Hist. gén. de Languedoc, 1879, t. 8, col. 964; v. aussi Y.
Dossat,
Les crises de l'Inquisition toulousaine au xiiies., 1959, notamment pp. 105-151 :
Les débuts de l'Inquisition).