IDÉAL2, -ALS ou -AUX, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1746 « ensemble des représentations abstraites les plus adéquates se rapportant à un être ou à un objet particulier » (
Batteux,
Les Beaux-Arts, p. 109);
2. a) 1765 « modèle intérieur guidant un artiste dans l'exécution de son œuvre » (
Diderot,
Salon, éd. J. Seznec et J. Adhémar, t. 2, p. 149);
b) 1799 « assemblage abstrait de perfections spirituelles et esthétiques dont l'âme se forme la notion sans pouvoir y atteindre complètement » (
Senancour,
Rêveries, p. 12);
3. 1831 « l'ensemble des valeurs esthétiques, morales ou intellectuelles, par opposition aux intérêts matériels » (
Hugo,
Feuilles automne, p. 768);
4. 1836 « ce qui réalise la perfection dans le domaine envisagé et donne pleine satisfaction » (
Stendhal,
H. Brulard, t. 2, p. 335). Empr. à l'all. philos.
Ideal, lui-même empr. au lat. médiév.
idealis (v.
idéal1). Ce mot, véhiculé par les ouvrages de Kant [1724-1804] (
cf. 1781,
Critique de la Raison pure, livre II, ch. III, § 2 : Von dem transcendentalem
Ideal, prototypon transcendentale cité par
Lal., p. 435) et de Lessing [1729-1781], semble avoir été employé pour la première fois par Francesco De Lana [1631-1687] (1670,
Prodromo, chap. 2 cité ds
Historisches Wörterbuch der Philosophie, éd. J. Ritter et K. Gründer, IV, col. 25); pour l'hist. de ce mot v.
FEW t. 4, pp. 536-537.