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HAUT2, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. Adj. A. 1. Fin xes. « qui est élevé, d'une dimension verticale considérable » alta cruz (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 226); ca 1100 halt (Roland, éd. J. Bédier, 814); ca 1165 en parlant d'une pers. (Benoît de Ste-Maure, Troie, 5255 ds T.-L.); 2. a) 1119 « qui est dans une position élevée, ici en parlant des astres » (Philippe de Thaon, Comput, 2509, ibid.); b) 1625 « qualifie la partie d'un pays la plus éloignée de la mer ou plus élevée que l'autre » (Le Grand dict. fr.-lat., J. Stœr ds FEW t. 24, p. 367b); c) 1694 « qualifie la partie d'un cours d'eau la plus proche de sa source » (Ac.); 3. ca 1121 mer halte « endroit où la mer est profonde, le large » (St Brendan, éd. E.G.R. Waters, 1646). B. 1. a) Ca 1050 « élevé dans l'échelle des valeurs » de halt parentét (Alexis, éd. Chr. Storey, 41); b) ca 1200 halte curt « cour plénière » (Chanson de Guillaume, éd. D. McMillan, 1967); en partic. 1791, 5-13 mars « tribunal d'exception pour certains crimes politiques » (Décret [Duvergier, t. II, p. 289] ds Brunot t. 9, p. 637, note 5); 2. a) ca 1100 « très grand à quelque titre que ce soit » paroles haltes « nobles, fières » (Roland, 1097); b) 1493 [éd.] « qui atteint un niveau intellectuel ou moral élevé » haute vie... haultes vertus (Chron. de St Denis, t. 1, fo126 ds Littré); c) 1649 haute trahison (I. Ango, Récit véritable, p. 11 ds Mack. t. 1, p. 74); 3. a) ca 1100 « qui atteint un niveau d'intensité élevé; sonore » voiz grand e halte (Roland, 2985); b) ca 1100 « aigu (d'un son, d'un instrument) » haltes menees (ibid., 3310); cf. 1467 haulz et bas instrumens (Chron. scandaleuse, éd. B. de Mandrot, t. 1, p. 177); 4. 1531 [éd.] « qui a de l'éclat » haute couleur (Percef., IV, fol. 2b ds La Curne); 1538 haut en couleur « coloré » (Est.); 5. 1538 « qui atteint une valeur, un prix élevé » (ibid.); 6. av. 1715 « relevé, fort » haut goût (Fénelonds Lar. Lang. fr.). C. 1267 [ms.] « tardif, tard » au plus haut le jor (Comput, 104, 51 ds T.-L.). II. Adv. 1. ca 1100 « à un degré élevé sur le plan sonore » s'escriet mult halt (Roland, 3334); 2. 1119 « en position haute » halt levees (Philippe de Thaon, Comput, 2534 ds T.-L.); 3. ca 1145 « à un degré élevé de l'échelle sociale » (Wace, Conception N.D., 588, ibid.); 4. 1160-74 « en un point élevé » haut... voler (Wace, Rou, éd. A.J. Holden, III, 601); en partic. 1267 [ms.] haut pendue (Id., Vie S. Marg., Ms. A, 175 ds T.-L.); 5. fin xives. « tard dans l'année » (d'une fête) escheirent les Paskes si hault (J. Froissart, Chron., éd. S. Luce, III, 7); 6. 1408, 3 sept. « à un degré élevé sur l'échelle des valeurs, des prix » au plus hault offrant (Tut. des biens de Haquinet, A. Tournai ds Gdf. Compl.). III. Loc. adv. 1. en halt, ca 1120 « dans le lieu qui est le plus élevé » (Philippe de Thaon, Bestiaire, 1685 ds T.-L.); 2. de haut, ca 1170 « d'un endroit élevé » (Béroul, Tristan, éd. E. Muret4, 730 : chaï de haut); fig. 1821 voir les choses de plus haut (Hugo, Lettres fiancée, p. 80); 3. de haut en bas 1268 saillir de haut en bas « descendre » ici au fig. « tomber dans le malheur » (Claris et Laris, 3910 ds T.-L.); 4. là-haut 1553 « dans le ciel » (Bible Gérard, Psaume 93b). IV. A. Subst. masc. 1. 1170 « hauteur, dimension verticale » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 6657); ca 1170 vint piez de haut (Marie de France, Lais, éd. J. Rychner, Yonec 339); 2. fin xiies. « partie haute d'une chose » El haut de la forest (Guingamor 410 ds T.-L.); en partic. 1676, 8 janv. mar. subst. plur. (Relation anonyme du combat de Lipari; Arch. de la Mar., dossier du Quesne ds Jal); 3. xves. « ce qui est élevé sur le plan moral, intellectuel ou social » (Les Repues franches de Fr. Villon et de ses compagnons [attribuées à Villon], L'Acteur ds Œuvres, éd. L. Jacob, p. 255 : Congnoissant les hauts et les bas). B. Subst. fém. 1821 arg. « fraction supérieure (d'une corporation, d'une société) » pègre de la haute « voleur du premier rang » (Ansiaume, Arg. bagne Brest, fo10 vo, § 242); cf. 1854, 2 août une femme de la haute (Mérimée, Lettres à une inc., t. 1, p. 339). I du lat. class. altus « haut, élevé » au propre et au fig.; « profond, reculé »; croisé en domaine d'oïl avec l'a. b. frq. *hauh, *hôh en face des autres représentants romans sans h- (a. prov. alt, aut, xiie-xves. ds Rayn.; ital. alto; esp. port. alto; cat. alt, v. FEW t. 24, p. 375b). Il est difficile de se fonder sur quelques formes sans aspiration attestées du xeau xives. (ds Gdf. Compl. et Littré) dans des textes provençalisés (Passion), italianisés (Roland de Châteauroux) ou anglo-norm. (Quatre Livres des Rois) pour mettre en doute l'ancienneté de ce croisement. On refusera donc l'hyp. proposée par A. Greive (ds Etymologische untersuchungen zum französischen h aspiré, Heidelberg, 1970) et acceptée par le FEW, loc. cit., d'une aspiration introduite secondairement en a. fr. pour assurer la non-élision de l'art. devant aut et par là même isoler le monosyllabe à l'intérieur de la chaîne parlée. II et III, emplois adv. de I. IV, emploi subst. de I.