HARDES, subst. fém. plur.
Étymol et Hist. 1. [1480 « ensemble des effets personnels (vêtements, meubles,etc.) » (
Compt. de tut., f
o53 a, Barb. de Lesc., A. Finistère ds
Gdf.
Compl. : Pour achepter leurs petittes
hardes) sens obscur]; 1539 (
Est. : crier que chascung trousse ses
hardes);
2. 1771 péj. « vêtements, vieux vêtements » (
Trév. : Ce terme n'est pas du style noble); 1798-1878 (
Ac. : De bonnes
hardes. De vieilles
hardes [
Ac. 1694-1762 : De belles
hardes. De riches
hardes]). Empr. au gasc. et béarnais
harde « hardes, effets » (
Lespy-
Raym.,
Palay), écrit
farde en a. gasc. (1376-78 ds
Lespy-
Raym.) et a. béarnais (1385 ds
Levy Prov.),
hardes en 1630 (A.
d'Aubigné,
Faeneste, I, 1 ds
Œuvres, éd. H. Weber, p. 677, prononc. gasc. imitée,
cf. p. 1348). Le gasc. et béarnais
harde correspond à l'a. fr.
farde « charge, bagage »
(farde*
); « vêtements » (apr. 1170
fardres, Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, III, 1651, var.
fardes) empr. en ce dernier sens à l'ar.
farda dont l'un des sens est : « moitié de la pièce d'étoffe de coton grossière, appelée
ṯawb dammūr [grande chemise ou blouse en toile de coton, à manches très amples (au Tchad et au Soudan)] » (
FEW t. 19, p. 46b;
Dozy II, 251a et I, 166;
Dozy Vêt., p. 107; A.
Steiger ds
Festschrift J. Jud, 1943, pp. 661-662).
Cf. cat.
alfarda « pièce d'habillement que portaient les femmes au Moy. Âge et qui leur couvrait le buste » (
xives. ds
Alc.-
Moll), esp.
alfarda « id. » (1303 ds A.
Steiger,
loc. cit., p. 646, 18), port.
alffarda « id. » (
ca 1366 ds
Mach.). L'aragonais
farda « vêtement » invoqué par
FEW, loc. cit., semble ne pas exister (
cf. Cor. t. 2, p. 494b,
s.v. fardo). L'expr.
trousser ses hardes d'
Est. 1539 a son parallèle
ca 1225,
Pean Gatineau,
St Martin, éd. W. Söderhjelm, 3748 : Meneis a
ses fardes trosees.