GUIMBARDE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1622 mode
à la guimbarde (
Grands jours tenus à Paris par M. Huet ds
Variétés historiques et littéraires, éd. E. Fournier, t. 1, p. 217); 1671 « femme méprisable » (M
mede Sév.,
Lettre n
o179, éd. M. Monmerqué, t. 2, p. 259); 1752 « nom de la reine de cœur » et « jeu de cartes où la reine de cœur porte ce nom »
(Trév.); b) 1625
guimbarde « danse » (
Muse Normande, I, 17 d'apr.
Héron);
2. 1723
guimbardes « longs chariots pour marchandises » (
Savary); 1828-29 « lourde voiture » (
Vidocq,
Mém., t. 4, p. 318);
3. 1739 « instrument de musique à vent » (
Carbassus,
Let. sur la mode des instruments, 36 in
Wright ds
Quem.
DDL t. 13); 1853 « mauvaise guitare » (
Flaub.,
Corresp., p. 419);
4. 1771 « outil de menuisier »
(Trév.). Empr. au prov. mod.
guimbardo « instrument; outil; barque (en mauvaise part) » attesté dès le
xviies. au sens de « danse » à Toulouse (1617,
Goudelin,
cf. Sain.
Autour Sources, p. 60 et
Mistral), prob. dér. de
guimba « sauter » (
xviies.,
Goudelin ds
Mistral), correspondant à l'a. prov.
guimar « bondir » (1150-73 fig.,
Raimbaud d'Orange ds
Rayn.), dont il est une forme hypercorrecte toulousaine (on y a vu une forme gasc., le gascon étant caractérisé par le passage de
-mb- à
-m-). Le prov.
guimar représente un got. *
wîmon (correspondant à l'a. sax.
up-wimon « s'élever », a. h. all.
wemôn « flotter, ondoyer »)
cf. FEW t. 17, p. 586. Dès 1620 le nom s'applique à une héroïne de roman (
cf. Barb.
Misc. t. 4, n
o13, p. 41); de là la désignation de cartes à jouer et de certaines modes vestimentaires, puis de la danse. 2 issu de 1 b parce que les cahots donnent l'impression que la voiture danse; 3 et 4 issu de 3 p. anal. de forme avec les ridelles des voitures.