GRIL, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. [
xies. judéo-fr.
gradil (
Raschi,
Talm. 1929, gl. 557)]
xiiies.
craticula : grëil (
Anc. Gl. fr. Ms. Bibl. Nat. lat. 8246, 16 ds T.-L.);
xives.
cratis : clee, grëil (
Gloss. Ms. Bibl. Nat. lat. 7692, 338,
ibid.); 1393
gril « instrument de cuisine servant à poser les aliments à rôtir par exposition directe au feu » (
Ménagier, II, 127 ds T.-L.);
2. a) graïl utilisé comme instrument de supplice (M.
de France,
Purgatoire, éd. Th. A. Jenkins, 1096);
b) 1740 au fig.
être sur le gril (Ac.); 3. xiiies. « assemblage à claire voie fermant un passage » (
Constant du Hamel, éd. Ch. Rostaing, 293) − 1605, O.
de Serres,
Théâtre d'Agriculture, VIII, 2 et VIII, 4 ds
Hug. Forme masc., correspondant à
grille*, sans spécialisation de sens avant la fin du moyen âge. Il s'agit vraisemblablement d'une forme remontant à
craticulum (parallèle à
craticula mais plus rare), propre à l'aire gallo-rom. et probl. originaire du domaine d'oïl, alors que le type fém., auquel l'oppose sa répartition géographique, existe également dans le domaine sarde (
cf. FEW t. 2, p. 1291).