GOURMER2, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) Fin
xiiies.-début
xives. [date du ms.]
gormé adj. « qui a la gourme » (
Du duc Malaquin, 220 ds
Nouv. Rec. de Fabliaux, éd. D.M. Méon, II, 286);
b) 1583-90 réfl.
se gourmer « se battre à coups de poings » (
Brantôme,
Grands Capitaines, François 1
er, III, 106 ds
Gdf.
Compl.);
2. a) 1611 « mettre la gourmette à un cheval » (
Cotgr.) [attesté indirectement par
regourmer 1549,
Est.];
b) 1563
se gourmer « prendre un air grave ou hautain et dédaigneux » (
Ronsard,
Responce aux injures et calomnies ds
Œuvres complètes, éd. P. Laumonier, XI, 175);
c) 1580
gourmer « blâmer, réprimander » (
Montaigne,
Essais, éd. A. Thibaudet, I, 23, p. 137);
d) 1592 « réprimer ses passions » (
Id.,
ibid., III, 10, p. 1143). Dér. de
gourme*; suff.
-é* puis dés.
-er. 1 est issu de
gourme* méd. (sens 1); b sans doute en raison des tuméfactions qui résultent de coups de poings, comparables à celles laissées sur la peau par la
gourme; 2 dér. de
gourme* (sens 2), proprement « rendre raide comme la gourmette qui entrave le libre jeu de la ganache du cheval ».