GOUAPE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1847
goîpe « viveur » (
Féval,
Fils du diable, VI, 33, d'apr. G. Esnault ds
Fr. mod. t. 16, p. 298); 1840
gouape « monde des débauchés » (poissard ds
Esn. : secrétaire de la
gouape); 1861
gouape « débauché » (
Larch.); 1866 « filou » (
Delvau). Empr. à l'arg. esp.
guapo « rufian, coupe-jarret », attesté dep. le
xves. (statuts de la Guardugna [association de malfaiteurs esp.] d'apr.
Dauzat Ling. fr. p. 283; le mot, devenu adj. en esp., a pris le sens « vaillant, élégant, beau »), lui-même prob. empr. au fr. région. du Nord : a. pic.
vape, wape, gape « fade, insipide (en parlant d'aliments) », « affaibli (en parlant d'une personne) », « dérangé (en parlant de l'estomac) » (v.
DEAF, s.v. gape et
FEW t. 14, p. 168a;
wap comme terme d'injure en 1379 ds
Du Cange), issu du lat. class.
vappa, qui signifiait à la fois « vin éventé » et « vaurien »; un croisement avec un mot germ. pour expliquer le
g initial (
Cor.,
s.v. guapo; FEW t. 14, pp. 168b-169) n'est pas nécessaire (
cf. K. Baldinger ds
Mél. Gossen, pp. 89-104).