GNAF, GNIAF, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1691 « ouvrier cordonnier » (W.
Challemel,
Tailleurs et cordonniers de Domfront, Flers-de-l'Orne, impr. de Folloppe, 1909, 10);
2. p. ext. 1839 « homme maladroit, qui gâche tout ce qu'il fait » (
Flaub.,
Corresp., p. 54 : maintenant je déclame plus pitoyablement que le dernier
gnaffe). Forme expressive d'une base onomatopéique
naff-, dont la 1
reattest.
dire gnaf de qqn loc. exprimant le mépris pour quelqu'un, serait du
xiiies. (
Poésies mss avant 1300, t. IV, p. 130 ds
La Curne), base ayant donné dans de nombreux dial. des verbes au sens péj. de « manger avec bruit », « mordre », « bégayer » (
FEW t. 7, p. 1
s.v. naff, n
o2), et des subst. en rapport avec le sens « d'ouvrier cordonnier » d'où « ouvrier maladroit » (
ibid., n
o3). Pour d'éventuels rapports avec
Gnafron le savetier ivrogne compère de Guignol, v. B. Müller ds
R. Ling. rom. t. 38, p. 385.