FUSÉE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. a) 1230 « quantité de fil enroulée sur le fuseau » (
Gaidon, 277 ds T.-L.);
b) 1553 fig. « affaire embrouillée » (
Du Villars,
Mémoires, IV ds
Gdf. Compl.);
c) 1568 méd. « trajet parcouru par le pus » (
A. Paré,
Œuvres, 1, 24, chap. 33, éd. J. F. Malgaigne, t. 3, p. 427a);
2. a) fin
xiiies. « fuseau » (
Ms. Bibl. Bodléienne Oxford Douce 308, VI, 4 III ds T.-L.);
b) 1644 hérald. (
M. Vulson de La Colombière,
La science héroïque ds
Rich. 1680);
c) 1678 art vétér. « exostose de l'os du canon » (
Guillet, p. 121);
d) 1680 horlog. (
Rich.);
e) 1694 mar. « pomme en cordage sur le manche d'un aviron » (
Corneille);
f) 1811 archit.
colonne en fusée (
Mozin-Biber,
s.v. fuselé); 1872
colonne de fusée (Lar. 19e);
g) 1845 mécan. « extrémité d'un essieu » (
Besch.);
h) 1872 fil.
(Lar. 19e);
i) 1873, 24 nov. escr. « partie de l'épée engagée dans la poignée » (Penguilly L'Haridon ds
J. officiel, p. 7155, 3
ecol. ds
Littré).
B. 1. a) Ca 1400 pyrotechnie et artill. (
Compte du bailli de Hainaut, Arch. KK, reg. 524, f
o272 ds
Gay);
b) 1736 « composition fusante qui met le feu à un explosif » (
Aubin, p. 506);
c) 1933 astronaut. (
Alain,
supra);
2. 1709 « vomissement » ([
G. Brémond],
Guzman, I, 5, p. 100);
3. a) [1760, 6 août p. métaph. (
Voltaire,
Lettre à Mmedu Deffand, ds
Littré : des
fusées volantes qui crèvent sur la tête des sots)]; 1831 (
Balzac,
Peau chagr., p. 63 : des rires [...] partirent comme des
fusées); 1833 (
Chênedollé,
Journal, p. 163 : jamais il n'y eut de discoureur plus brillant que Rivarol : c'était des éclairs, des
fusées);
b) 1768 mus. « trait diatonique très rapide » (
Rousseau). Dér. à l'aide du suff.
-ée* d'un a. fr. *
fus (fuseau*
).