FUR, subst. masc. et élém. de loc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 fig.
a nul fuer « à aucun prix, en aucune façon » (
Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 9153); 1160-74
fuer « prix, taux » (
Wace,
Rou, éd. A.-J. Holden, III, 2150);
xives.
fur (
Lois et coutumes de la ville de Marchiennes, Arch. mun. Lille BBI, 2777 ds
Gdf.) répertorié par la lexicogr. comme mot indépendant jusqu'au
xviiies. :
cf. Trév. 1704-71,
s.v. feurre; attesté surtout dans les loc.
al fuer de « au prix de, au taux de » 1160-74
Wace,
Rou, III, 2174 −
xviiies. : 1762
Pothier,
Contrat de vente, n
o378 ds
Gdf. et
DG, au fuer que « au prix que » (
Vair Palefroy ds
Barbazan et
Méon,
Recueil de fabliaux, t. 1, p. 165), d'où
2. ca 1306
au feur que « à mesure que, de la façon que » (
G. Guiart,
Royaux Lignages, éd. Wailly et Delisle, 14769); 2
emoitié
xives.
au fuer « à proportion » (
Chron. de S.-Den., Richel. 2813, f
o430
bds
Gdf.); 1561
au fur (
Pillot,
Gall. ling. inst., p. 240,
ibid.); 1606
au feur de « en proportion de » (
Nicot); 1611
au fur de (
Cotgr.); 1690
au fur et à mesure que (
Fur.).
Fur développement particulier de la forme plus anc.
fuer, feur, issue du lat. class.
forum « place publique, marché », d'où « opérations qui se font au marché », attesté en lat. médiév. au sens de « prix » (744 ds
Nierm.). Le renforcement de la loc.
au fur par
à mesure s'est fait, lorsque, le mot
fur, n'étant plus compris, on a senti le besoin d'en préciser le sens par une loc. synonyme.