FRÉGATE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1525
fregate « petit bateau à rames, souvent au service d'un grand navire » (
Invent. de Marseille, ms. Arch. Nat. X-1 A 8621, f
o205 v
ods
J. Fennis,
La Stolonomie, Amsterdam 1978, p. 347);
id. fraguate (
ibid., ms. B. N. Clairambault 325, f
o9397,
ibid.); 1536
frégatte (
Ch. de Hémard ds
Charrière,
Nég., I, 312 d'apr.
R. Arveiller ds
Fr. mod. t. 26, p. 52);
2. 1637 p. anal.
fregate « sorte d'oiseau de mer » (
A. Beaulieu,
Mém. du Voy. aux Indes Orient., p. 119 ds
Arv., p. 234). Empr., (prob. par l'intermédiaire du prov., v.
J. Fennis,
op. cit., p. 351) à l'ital.
fregata (au sens 1 dep. 1348-53,
Boccace,
Décaméron ds
Batt., avec réf. à la Sicile), la forme
frag(u)ate étant empr. au sicilien
fragata qui est prob. la forme originelle (
cf. prov.
fragato, cat. esp. port.
fragata), d'orig. controversée. L'hyp. d'une métathèse à partir d'un type *
fargata, issu par chute du préf. du lat. médiév.
infarchatum « pourvu d'un bordage mobile », dér. du gr. « contre-étrave » (H. et R. Kahane ds
Rom. Philol. t. 19, pp. 266-267) a le défaut de ne reposer que sur une seule attest. tardive : φ
α
̓
λ
κ
η
ς
castellum infarchatum en 1441 à Gênes, ds
Jal,
s.v. infarchare). Le gr. α
́
φ
ρ
α
κ
τ
α (π
λ
ο
ι
̃
α) « (bateau) sans pont », proprement « qui n'est pas protégé » (
Jal; Vidos, pp. 406-412) ne convient pas du point de vue phon. Les autres hyp. : ar.
harrāqât, plur. de
harrâqa « brûlot » (Brüch ds
Z. fr. Spr. Lit. t. 52, pp. 476); lat. *
virgata (navis), dér. de
virga « vergue »
(DEI); lat.
naufragata (barca) (
Cor.,
s.v. fragata) sont encore moins convaincantes. V.
FEW t. 23, pp. 90-91 et
EWFS2.