FICELLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1524
fisselle (Arch. Municipales de Bayonne, Registres gascons, 2, 413 ds
R. Ling. rom. t. 20, p. 81);
2. 1808 « homme rusé; escroc » (
Hautel);
3. 1833 « artifice dans un art, dans un métier » (
Gautier,
Jeunes-Fr., p. 89). Très prob. d'un lat. *
filicella, dér. de
filum (fil*
); on ne peut guère tirer objection du fait que la
ficelle est plus épaisse que le
fil et réfuter ainsi une formation diminutive (v. pour les valeurs du suff.
Nyrop t. 3, pp. 196-197 et
Meyer-Lübke t. 2, p. 155). À un étymon *
funicella (
FEW t. 3, p. 878b) s'opposent des raisons phonét. et le fait que dès le
xiies. on trouve
aficelés (
R. d'Alexandre, éd. ds Elliott Monographs, III, 5033); on pourrait expliquer les formes avec nasale, localisées dans le Nord-Est dès l'époque ancienne
afincelés (
xiiies. [version picardisante du
R. d'Alex.] ds
Gdf.),
deffinceler (
Froissart,
Joli Buisson, éd. A. Fourrier, 3524),
afinceler (1507, Amiens ds
Gdf.), comme issues de *
filicella par dissimilation du type de celle de
quenouille* (
cf. Romania t. 48, pp. 178-179).