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FEZ, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1664 bonnet de fez (J. de Thévenot, Relation d'un voyage fait au Levant, Paris, p. 553 ds Z. rom. Philol. t. 90, p. 469); 1677 Fes (Vansleb, Nouvelle relation d'un voyage fait en Égypte, p. 209 ds Fr. mod. t. 9, p. 137); 1679 Fez (J. Savary, Le Parfait Négociant, II, p. 517, ibid.). Tiré du nom de Fez (ar. Fās), ville du Maroc où cette coiffure était fabriquée.

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
0. bonnet de Fez loc. nom. masc. Attesté en 1664 (Thévenot, Relation, in Arveiller, Orientalia, page 109 : [les Barbaresques] portent vn bonnet de fez finissant en pointe de clocher, & à l'entour vn gros tulban). La locution apparaît à quelques reprises ; cf. par exemple cette attestation de 1697 : L'on appelle ordinairement en Turquie Fas, ou Fassi ce que nous nommons ordinairement un bonnet de Fez, qui est de couleur rouge, & d'une laine fort fine, fabriquée dans la ville de Fez (Herbelot, Bibliothèque, volume 2, page 26, in Google, Recherche de Livres ). On relève une attestation au statut intermédiaire, témoignant d'un état non figé de la locution, en 1787 : un Gazéen les lui acheta [les perles] en échange d'un bonnet rouge de Fâz (Volney, Voyage, volume 2, page 315). - 
1. fez subst. masc. Attesté depuis 1677 [en mention] (Vansleb, Relation, page 209, in König, FM 9, page 137 : Bonnets, dits demy Fes, & la douzaine vaut 10. piast. De Fes entiers, vaut 14. piast.). Première attestation présentant la finale <‑z> : 1679 [en mention, en parlant de bonnets fabriqués à Tunis] (Savary, Négociant, volume 2, page 517, in König, FM 9, page 137 : des bonnets de Tunis qu'on appelle des Fez). Première attestation sans marquage typographique ni glose : 1792 (Mercure de France, volume 116, page 398, in Google, Recherche de Livres : nous aperçûmes deux jeunes gens se livrant à une conversation animée. L'un portait un fez). - 

Origine :
0. Transfert linguistique : calque de l'arabe ﻁﹷﺮﹿﺑﻮﺵ ﻓﺎﺳﻲﹼ [ṭarbūš fāsī] loc. nom. masc. « tarbouche de Fez (ou Fès) » (Reig, Dictionnaire, 3308).
1. Formation française : ellipse de bonnet de Fez (cf. ci‑dessus 0.). Ce type de formation détoponymique issue par ellipse de désignations périphrastiques telles que bonnet de Fez, ou drap (fait) de Châlons, pour la dénomination des tissus, est très répandue en français, et cela dès l'ancien français (par exemple baldaquin*, cordonnier* ou organdi*; cf. Höfler, Tuch, 116‑136). Très tôt, l'usage et la fabrication de cette calotte tronconique se sont généralisés dans toute l'Afrique du Nord (cf. ci‑dessus 1). La même locution arabe a aussi été transférée par emprunt puis élidée : fessi subst. masc. « bonnet des chasseurs d'Afrique » (orthographié phécy chez Sainéan, Langage parisien, 158‑159 [1920]), puis « képi d'intérieur », attesté dans l'argot des écoles depuis 1836, porte la trace de l'adjectif arabe (Esnault, Argots). Cf. von Wartburg in FEW 19, 48a, Fes.


Rédaction TLF 1980 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2010 : Esther Baiwir. - Relecture mise à jour 2010 : Éva Buchi ; Jean-Loup Ringenbach ; Youssef Ayache ; Martina Pitz ; Nadine Steinfeld.