FAIT, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1160 « ce qui est arrivé, action » (
Enéas, éd. S. de Grave, 2102); spéc. 1284
sour le fait trouver (
G. d'Amiens,
Escanor, 23667 ds T.-L.);
2. ca 1170 « action mémorable, exploit, prouesse, » (
Benoit,
Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 25025); 1306
fait de guerre (
G. Guiart,
Branche des Royaus Lignages, éd. Wailly et Delisle, 16793);
3. 1
ertiers
xiiies. « manière d'agir propre à quelqu'un » (
Lancelot, éd. H. O. Sommer, II 83 : les oevres de son
fait);
4. 1283 terme de dr. (
Ph. de Beaumanoir,
Coutumes de Beauvaisis, éd. Am. Salmon, VIII, 269).
B. 1. Ca 1160 « ce qui existe réellement, réalité » (
Enéas, éd. Salverda de Grave, 3984);
2. 1268 « sujet particulier dont il est question, événement » (
Brunet Latin,
Tresor, éd. F. J. Carmody, III, 15, 3 : Devisemens est lors quant on conte le
fait).
C. Loc. adv.
a) xiies.
tot affait (
Sermons St Bernard, 34, 1 ds T.-L.);
ca 1200
tot a fait (
Chevalier au Cygne, 198,
ibid.);
b) 1268
en fait (
Brunet Latin,
op. cit., II, 10, 15);
c) 1283
de fait (
Ph. de Beaumanoir,
op. cit., LVI, 1616). Du lat.
factum « fait, action » part. passé neutre substantivé de
facere « faire ».