DROIT3, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. Gén. au sing., employé absol.
1. 842 « ce qui est moral et juste, l'ensemble des principes moraux et de justice qui sont censés régir les relations entre les hommes » (
Serments de Strasbourg ds
Henry Chrestomathie t. 1, 6);
2. a) 1155 « lois et coutumes d'un peuple, législation » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 5238);
b) début
xiiies. « règlement ou principe particulier » ici
droit del geu (
R. de Houdenc,
Vengeance Raguidel, éd. M. Friedwagner, 5768);
c) fin
xiiies. « science des lois » (
R. Lulle,
Doctrine d'enfant, éd. A. Llinarès, § 76).
B. Au sing. et au plur.
1. ca 1100 « ce qui est permis ou exigible selon les principes d'une morale » (
Roland, éd. J. Bédier, 3290);
2. ca 1100 « ce qui est permis ou exigible selon la législation ou des règlements officiels » ici spéc.
avoir dreit (en) « avoir des droits (sur) » (
Roland, 2747);
3. a) 1160-74 « ce qui est dû selon un règlement, une loi, un traité; redevance » (
Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, III, 3770);
b) ca 1455 « revenu, salaire pour quelque chose » (
Archives du Nord, B 3537, n
o125792 ds
IGLF). Du b. lat.
directum, substantivation de l'adj.
directus (droit2,
droite*
), attesté au
vies. au sens général de « justice, application des principes du droit » (
Édit de Chilpéric ds
Nierm.), puis au
viiies. au sens de « règles du droit, ensemble des lois »
(Concil. Vern., ibid.) et de « droit officiel sur quelque chose (
cf. B 2
supra) » (
D. Karolin., ibid.),
cf. aussi au
vies.
verbum directum « la parole juste, le bon droit » (Grégoire de Tours,
ibid.).